jeudi

Back to Reality (2&3 mai 2011)

     Nous arrivons le dimanche soir chez Michael après 10 longues heures de traversée en ferry. Pour l’avant-dernière soirée en Australie, il nous invite à manger avec eux. C’est l’occasion de prendre la petite famille Nash au complet. Le lendemain, la grasse matinée s’impose, suivie de la dernière journée australienne. Nous préparons nos sacs, fermons notre compte en banque, bouclons les derniers préparatifs avant le départ. Chaque action faite, chaque lieu visité, a une saveur particulière car nous savons que nous le faisons pour la dernière fois. Le lundi soir, nous décidons d’aller prendre un dernier verre dans un pub de Brunswick en compagnie de quelques amis que nous avons rencontrés sur Melbourne : Sarah, Jess, Bastien, Bryant et bien sûr Michael. Nous arrosons dignement nos derniers souvenirs dans l’île à grands coups de pintes au houblon. Et puis vient le moment des « au-revoir ». Nous donnons rendez-vous en France à tous ceux qui veulent venir y passer un moment, avant de nous séparer. La dernière nuit avant de prendre l’avion est très courte : nous devons être à l’aéroport de Melbourne à 5h30 pour l’embarquement. Heureusement, Michael nous y dépose au petit matin. Première partie du vol : 10h vers Seoul où nous faisons un arrêt d’une nuit dans un hôtel proche de l’aéroport. Puis le lendemain, dix nouvelles heures de vol pour atterrir à Charles De Gaule à Paris.

La Famille Nash : Lenny, Amilia et Michael

De Gauche à Droite : bastien, Guillaume, Bryant, Sarah, Quentin, Jess




     Nous savons qu’il est maintenant temps de clore ce chapitre, de sortir de la bulle temporelle dans laquelle nous étions entrés pour retourner à la réalité. C’est un peu comme se réveiller après un rêve qu’un long et paisible sommeil vous a apporté. Nous sommes arrivés dans un pays possédant une culture, une langue, une faune/flore, un paysage largement différent des nôtres. Nous avons revisité le mot voyage dans ce pays-continent où l’échelle spatio-temporelle bouscule nos habitudes européennes. L’absence de repères devient une source de bonheur, d’exaltation difficile à retranscrire. Chaque chemin pris est une invitation à l’inconnu, à quelques trésors cachés qu’il nous faut découvrir. Peu de fois dans nos vies nous avons pu faire l’expérience d’une liberté comme celle dans laquelle nous baignons depuis que nous nous sommes posés pour la première fois à Melbourne le 16 Septembre dernier. Cette aventure nous aura à tous les deux apporté et gravé profondément d’incroyables souvenirs dans nos mémoires. Nous penserons toujours aux endroits magnifiques, aux galères dont on a du se sortir (merci au bon vieux système D !) et aux bons moments dont on s’est délectés, puis surtout à toutes les personnes que nous avons croisées tout au long de la route. Tous ces gens rencontrés, que nous avons cités ou non dans nos textes, venant d’horizons aussi différents qu’enrichissants ont été des moments de vie incroyables. La générosité, la façon de vivre ou encore l’attitude décontractée des australiens en règle général sont des sources d’inspiration à plus d’un titre (pas étonnant que leur expression favorite soit « no worries »). Cette expérience à l’autre bout du globe a également été l’occasion d’un voyage introspectif. C’est une manière de prendre du recul sur soi-même, d’avoir le temps de réfléchir à ce qui est important pour nous, vers où nous voulons nous diriger. Toutes ces banalités prennent tout leur sens dans ce contexte et s’avèrent tellement vrai.

       Nous espérons revenir grandis – ou au moins changés - par cette extraordinaire expérience. Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage … Alors, il n’y a pas vraiment de tristesse à en voir la fin. Elle ne fait qu’annoncer les nouvelles aventures vers lesquelles nous mettons maintenant les voiles !! 

lundi

The land of ABC (17 avr. - 1er mai 2011)

 
Devonport, Tasmania State, Australia

 

      Nous abordons maintenant la dernière étape de notre périple australien en nous dirigeant vers la Tasmanie, île au Sud du continent australien et Etat à part entier. Pour éviter de longues heures de marche à travers la ville, Michael nous dépose au port de Melbourne où nous prenons le ferry : le Spirit of Tasmania II. Dix longues heures de navigation à bord de ce navire plutôt luxueux nous amène à une ville tout au Nord de la Tasmanie : Devonport. Nous n’avons que dix jours devant nous pour voir les paysages de l’île, nous planifions alors d’aller au lieu le plus connu de cet Etat : les Cradle Mountain (montagnes du berceau). Avant de commencer à faire du stop – ou au moins à chercher un endroit ou monter la tente pour le soir même car le soleil se couche déjà quand nous arrivons au port – nous allons acheter un peu de nourriture, la plus légère et nourrissante possible. Evidement, notre choix se porte sur une combinaison de couscous – saucisson – cacahuète. Le repas du randonneur. Cependant, un premier imprévu surgit déjà au supermarché : nous rencontrons Lisa, adolescente de 16 ans, qui vient nous parler parce qu’elle fait le projet d’aller voyager en Europe dans quelques temps. Après avoir fait plus ample connaissance, elle et sa mère, Trish, nous invitent à passer la nuit chez eux ! Nous faisons alors la connaissance de cette petite famille qui est habituée à accueillir des backpackers. Ils nous racontent que quelques années plus tôt une allemande, partie pour rester une semaine chez eux, y est restée finalement sept mois alors qu’elle avait un travail à Devonport. Ils sont quatre à vivre dans la maison : Lisa et Rowa (12 ans) les feux filles, Trish et John, les parents. Nous leur parlons de notre projet d’aller aux Cradle Mountain et John se propose de nous déposer le lendemain au meilleur spot pour fait du stop aux abords de la ville. Avant de nous en aller, ils nous proposent de revenir juste avant notre retour à Devonport pour prendre le ferry à nouveau, de passer la dernière nuit chez eux afin que nous leur racontions les histoires de notre périple en Tasmanie. Le rendez-vous est pris ! La première rencontre avec les gens de l’île s’avère extrêmement sympathique ! 

Le Spirit of Tasmania II

 De Gauche à Droite : John, Rowa, Trish et Lisa McPhee (Belle, c'est le chien)

            Le vendredi matin, nous commençons donc à faire du stop le long de la route vers les Cradle Mountain. Après peu de temps, nous sommes pris dans la voiture de Beck, qui nous dépose à Sheffield, 20 kms plus loin. Nous profitons de cet arrêt pour découvrir un festival de peintures murales qui a lieu tous les ans dans cette bourgade. Nous découvrons la peinture du vainqueur de l’année précédente (exposée jusqu’au prochain concours) mais nous ne pouvons pas assister à la nouvelle compétition qui ne commence malheureusement que le lendemain. Ce n’est pas grave, nous poursuivons notre chemin d’auto-stoppeurs vers les plus hautes montagnes de Tasmanie. Nous parvenons, après avoir été pris par trois autres automobilistes, près du centre d’information de ce lieu touristique le vendredi même. La route est empruntée par nombre de voitures, puisque nous sommes au début du Easter, week-end de cinq jours, au beau milieu des vacances scolaires. Nous avons de la chance ! Cependant, le temps n’est pas vraiment ensoleillé : il pleut en permanence dans ces montagnes (il commence même à neiger dans certains endroits) et la température nous gèle les orteils. Nous nous informons sur les modalités du chemin de randonnée le plus connu d’Australie : l’Overland Track qui traverse les Cradle Mountain et qui demande dix jours de treck pour être parcouru. A notre plus grande surprise, il faut payer $150 chacun pour avoir le droit de randonner, en plus du passe d’entrée dans les parcs nationaux de Tasmanie. De plus, il ne nous faut pas longtemps pour nous rendre compte que le mauvais temps n’est pas du tout approprié avec le pauvre matériel dont nous disposons. Nous devons nous rendre à l’évidence : nous ne ferons pas cette randonnée que nous avions prévue. Le premier changement de plan survient déjà. Nous nous replions sur quelques pistes plus courtes. Sous la pluie, nous faisons donc le tour du Dove Lake, immense lac situé sous la montagne dont la forme a donné le nom à toute cette zone, et nous passons deux nuits au camping du site.  Nous y profitons du feu de bois et des douches chaudes, où d’ailleurs un des nombreux possums vient nous rendre visite alors que nous sommes en train de nous laver. Ces petits marsupiaux ne sont absolument pas peureux et n’hésitent à venir fouiller dans votre sac la nuit, en quête de nourriture (une boite de cacahuète a failli y passer, récupérée in extremis)
            Au bord d’un feu de cheminée réconfortant, nous rencontrons Arthur, Allemand qui s’apprête, mieux organisé qu’il est, à parcourir l’Overland Track, même s’il a repoussé le temps de son départ à cause la pluie. Nous restons parler de longues heures avec lui, nous partageons nos expériences. Parmi les siennes, il y a la rencontre de deux personnes très aimables qui font du woofing (c'est-à-dire qu’on travaille pour heure quelques heures par jours et en échange ils nous hébergent et nous offrent à manger) dans des forêts dans le Nord de l’île, près de Deloraine : Tim et Maggie. Tim semble en savoir énormément sur la faune et la flore de Tasmanie et l’idée d’aller passer deux ou trois jours chez eux nous vient. Sur la route pour leur maison, il y a d’ailleurs un parc national : le Mole Creek Karst National Park, qui contient quelques grottes calcaires, sont les Grottes du roi Salomon, que l’on peut visiter. Parfait ! Voila notre nouveau plan : Nous allons visiter ces grottes karstiques, nous nous arrêtons quelques jours faire du woofing avec Tim et Maggie (Arthur nous donne leur numéro) puis nous mettons cap sur le Nord est de la Tasmanie, vers la Bay of Fires (baie des feux) qui recèle des plages magnifiques, les plus belles de cette Etat parait-il. Le lundi matin, le temps est au beau fixe, les nuages se sont dissipés. Arthur est parti faire sa randonnée, et après avoir pris enfin une photo de la montagne en berceau (non couverte de nuages), nous nous mettons en route. Après environ 6 secondes de stop, nous nous faisons prendre en stop par – accrochez-vous – un ta … wait for it … xi !!! Et oui, pris en stop par un taxi, ça peut arriver en Tasmanie. Nous allons simplement faire une petite course avec lui et il nous dépose ensuite sur la route pour les King Solomon Caves. Le pilote est un vieil homme, ainsi militaire dans la Navy, sous-marinier ayant fait le tour du monde plusieurs fois pendant son service, et ancien membre des forces spéciales du SAS où ces connaissances en explosifs étaient, nous dit-il, appréciées. Une fois sa carrière terminée, il nous dit qu’il avait « assez voyagé » et qu’il s’était posé passer sa retraite en Tasmanie. Mais ne rien faire n’était pas un style de vie qui lui convenait, c’est pourquoi il a acheté un taxi et qu’il le conduit pour son nouveau travail. Nous nous délectons de son histoire le long de la route, puis il nous dépose à une vingtaine de kms des grottes. Nous marchons encore un peu, jusqu’à un point de vue en haut d’une colline donnant un magnifique panorama des environs, où nous nous faisons prendre en stop par un jeune radiologiste en voiture de sport (décidemment, c’est la journée des voitures inhabituelles pour le stop), qui nous dépose à la nuit tombée juste devant les grottes. Nous passons la nuit ici, en attendant le lendemain, de visiter ces formations, créées par le travail des rivières souterraines dans une roche facilement soluble : le calcaire.

Vainqueur du festival de peintures murales 2010


 Les Craddle Mountain (la forme en berceau leur a donné ce nom)

Arthur ! Pas changer assiète pour fromage. Ahah ! Biographie !

            Nous nous levons aux aurores le lendemain matin et attendons l’ouverture de la visite guidée dans les karsts. Nous apprécions la visite, entourés de stalactites et stalagmites de toutes parts. La rivière qui a contribuée à les creuser est maintenant asséchée et nous pouvons marcher dans son lit. La grotte a été découverte au début du 20è siècle et a été aménagée plusieurs fois avant de devenir ce qu’elle est aujourd’hui (par exemple, les premières installations lumineuses avaient sensiblement augmenté la température de la grotte et permis la colonisation par des nombreux champignons, problème auxquels ils ont remédiés maintenant). Après la visite, nous jetons à nouveau nos sacs sur nos dos et faisons du stop jusqu’à Deloraine. Là, nous tentons d’appeler Tim et Maggie. Cependant, Damned ! Arthur semble avoir oublié un chiffre en recopiant le numéro. Impossible de joindre le couple pour aller faire du woofing. Tan pis ! Changement de plan : nous allons directement vers la Bay of Fires, en passant par la seconde plus grosse ville de Tasmanie : Launceston. Après avoir visité rapidement la bourgade de Deloraine, nous faisons à nouveau du stop. Une femme s’arrête après quelques minutes. Sa voiture est extrêmement petite et il y a à peine la place pour nos sacs et nous-mêmes dedans. La remarque de Quentin en voyant le véhicule arrivé a d’ailleurs été « C’est mort, trop petit », pourtant nous avons eu de la chance que cette voiture passe par ici ! Avec un peu d’organisation, nous finissons tant bien que mal, serrés au possible, par nous glisser à l’intérieur. Cette femme s’appelle Hillary, elle est photographe, et revient justement des Cradle Mountain où elle a passé le week-end en randonnée pour « capturer la lumière » comme elle nous dit. Après quelques minutes de discussion, elle nous avoue qu’en ait elle ne va pas à Launceston mais à Hobart (capitale de la Tasmanie, située à l’extrême Sud de l’île) mais qu’elle va faire un détour pour nous. Nous nous regardons rapidement, et nous prenons rapidement une décision silencieuse. Nouveau changement de plan ! « Ok, on va aller à Hobart avec vous ! » dit-on à Hillary. La décision la fait rire et elle accepte de nous déposer dans le Sud. Elle nous propose même de rester la nuit dans une de ces chambres d’amis, sur la Tasman Peninsula. Nous acceptons. C’est parti pour quelques heures de route. Notre voyage prend vraiment une tournure inattendue !

 
Stalactites de la grotte du roi Salomon

            Nous arrivons à la tombée du jour chez Hillary, qui habite une incroyable maison d’architecte sur les pentes d’une colline de la tasman Peninsula, après être passé acheter quelques légumes à un marché de la capitale. La vue de sa terrasse est splendide, donnant sur l’océan du sud et sur une lagune juste en avant. Nous passons la soirée à manger un repas délicieux qu’elle nous a préparé, agrémenté de bouteilles de vin, à discuter de photographie (nous découvrons son travail, exposé dans plusieurs villes australienne, celui de ces amis et de ces photographes préférés). Nous parlons aussi de musiques et partageons nos goûts. Nous parlons de conservation et du travail remarquable de l’Australie dans ce domaine. Bref, les sujets son variés, tous extrêmement intéressants. Hillary est d’une nature très ouverte et généreuse et ce fut une joie immense de partager une soirée avec elle dans cet endroit idyllique (i-y-i). Elle nous parle, entre autre choses, d’un lieu splendide sur la côte est, nommé Freycinet national Park, un parc national sur une péninsule, où il est possible d’aller marcher plusieurs jours et de camper à certains endroits. Il ne nous en faut pas plus, vu le temps superbe que nous avons maintenant au-dessus de nos têtes, pour nous décider. Nouveau plan : nous remontrons la cote est et nous nous arrêterons randonner quelques jours dans ce parc national. Nous passons une nuit agréable chez elle, au chaud. Le lendemain matin, nous prenons un petit déjeuner sur sa terrasse, observant le soleil se lever lentement sur la lagune. Ô bonheur ! Hillary nous dépose à un endroit où nous faire prendre en stop ne devrait pas poser de problèmes. Nous attendons quand même une heure et demie avant qu’un pompier, terminant son service de nuit, nous dépose à une ville 10 kms plus loin. Mais bien que nous n’aillons pas eu beaucoup de chance pour ce début de journée, nous avons été outrageusement chanceux par la suite. Nous rencontrons en effet James et Allana qui nous prennent en stop et qui, comme nous, vont au Freycinet National Park. Nous n’avons donc aucune difficulté à parcourir les près de 200 kms qui nous en sépare. Nous arrivons donc le mardi midi dans ce parc et nous commençons notre randonnée. Nous prévoyons de camper deux nuits dans le parc avant de nous diriger vers la Bay of Fires. Et, une fois, n’est pas coutume, c’est effectivement ce qui arriva. Aucun imprévu ne survint durant ces trois jours, le temps était superbe, nous avons pu avoir une vue magnifique sur la célèbre Wineglass Bay (baie du verre de vin !), nous avons marché à travers l’isthme de la péninsule, jusqu’à la Hazards Beach puis jusqu’au sud du parc, à Cooks Beach, où nous sommes arrivé alors que le soleil se couchait. Perdus au fin fond de ce parc, camper sur cette plage était un moment de détente et de sérénité unique. Le lendemain, après avoir à nouveau apprécié un vue splendide pour le petit-déjeuner, nous partons sur une nouvelle track. Une erreur de fléchage nous amène sur le mont Freycinet (alors qu’on voulait rejoindre le mont Graham, mais qu’importe, la vue était superbe d’en haut. Des nuages s’accrochaient aux sommets et formaient une mer cotonneuse juste au-dessus l’océan qui venait buter sur les falaises de la péninsule. Grandiose ! Nous avons même pu enfin côtoyer notre premier wombat de près, occuper qu’il était à manger paisiblement sur la plage à deux pas de nous. Nous avons dormi ensuite une nouvelle fois au même endroit, sur Cooks beach et le jeudi matin nous avons entamé notre dernière marche pour sortir du parc et nous diriger vers la dernière étape du voyage.

Repas devant la cheminée d'Hillary.


 
La tente est posée à Cooks Beach !

Vue du haut du Mont Freycinet

  Wineglass Bay, cible préférée des photographes de Tasmanie.

 Quentin escalade la Track du mont Freycinet

 C'est beau ... trop beau.
            C’est en faisant du stop juste après avoir fini notre randonnée que Nathan et Kate nous prennent en stop dans leur van. Légalement parlant, nous n’avions pas le droit de monter à l’arrière, ces places n’étant pas du tout faites pour accueillir des passagers mais simplement pour dormir quand le van est à l’arrêt. Dans un premier temps, cela ne posait pas de problèmes puisque nous avions juste demandé à ce couple de nous déposer près du point d’information où nous pouvions prendre une douche. Mais, apprenant qu’ils se dirigeaient vers Bay of Fires tout comme nous, nous demander s’ils peuvent nous y emmener. Pas de problèmes pour eux, à condition qu’on se planque si on croise la police. C’est parti, nous parcourons les 150 kms suivant en ayant attendu seulement 5 min à faire du stop. Sur la route, nous les suivons dans les points où ils avaient décidé de s’arrêter : Binalong Bay, plusieurs plage remarquables ainsi que dans une brasserie : la Iron House, où, avec eux, nous allons déguster gratuitement plusieurs échantillons de bières qui sont produite sur le site même. Et ces bières étaient vraiment excellentes ! C’est donc une bonne surprise et une chance inouïe d’avoir rencontré ces deux personnes, originaires de Melbourne, que nous recroiserons plus tard dans notre voyage. Ah ! les coïncidences ! Le jeudi soir, nous arrivons le long de Bay of Fires, où nous mettons un certain temps à trouver ce que Nathan appelle « le bon spot ». Pour lui, il n’y a rien de plus important que de prendre le temps de choisir l’endroit où on s’arrête, parce que le matin, avoir une belle vue est primordiale. Nous le suivons donc dans son choix pointilleux et exigeant jusqu’à trouver le coin idéal : il a garé son van sur un promontoire rocheux, juste au-dessus de l’eau, où il n’y avait pas beaucoup plus que la place du van pour se poser. Il y est quand même parvenu. Nous avons déplié notre tente non loin de leur emplacement. Les feux de camps étant autorisés dans cet endroit, nous ne nous sommes pas privés et avons passé la soirée autour des flammes, à parler du voyage en Australie, à retracer notre parcours, non sans un brin de mélancolie. Nous le savons, la fin de l’aventure approche à grands pas.

 Kate et Nathan !

            Le lendemain, nous avons donc eu une vue imprenable sur les plages blanches de Bay of Fires. Nous avons marché quelques temps sur le sable, les yeux dans l’eau, afin de profiter de la vue voisine des rocs. Ce qu’il y a de plus étonnant dans cette baie est certainement la présence des lichens orange sur tous les rochers. Leur couleur est vraiment très prononcée et immanquable. Nous repartons le vendredi midi avec Nathan et Kate vers le point du vue le plus au nord de la baie, puis ils nous ont déposé dans la petite ville de St Helens, d’où nous voulions faire du stop afin d’être le lendemain à Devonport pour honorer notre promesse et aller raconter nos histoires à John, Trish, Lisa et Rowa. Cependant, faire du stop dans cette bourgade, dans ce « woop-woop » comme disent les australiens, ne s’est pas avéré être quelque chose de facile et après trois heures et demie d’hitchhiking infructueux, nous montons la tente aux abords de ce bled. Il ne nous reste alors plus qu’une solution pour être sûr d’atteindre Devonport à temps : prendre le bus. C’est ce que nous faisons, d’abord jusqu’à Launceston, où hasard des hasards, nous rencontrons deux français dont nous avions fait la connaissance huit mois plus tôt dans le backpacker de Melbourne avant d’acheter notre van, puis de Launceston jusqu’à Devonport. A nouveau dans la ville où l’aventure en Tasmanie a commencé, nous passons la dernière soirée avec la famille McPhee et nous racontons à peu près tout ce que nous venons de vous écrire ici. Nous partageons une soirée chaleureuse et un repas excellent, parlé de nos expérience de voyage à Lisa pour qu’elle se fasse une idée de ce qui l’attend quand elle partira pour l’Europe dans un an ou deux. Le dimanche matin, John nous dépose devant le Spirit of tasmania II pour une nouvelle traversée jusqu’à Melbourne où nous retrouvons Michael et sa famille pour la toute dernière ligne droite avant le retour en France.

La plage de Bay of Fires (Les deux points c'est Kate et Nathan qui marchent pépères)

 Bay of Fires au coucher du soleil