mardi

Go to bush (10- 18 janv. 2011)


        
Broome, Western Australia state, Australia


      Les dernières emplettes faites, le check up du van fait (la vétusté du véhicule nous oblige à mettre 4 litres d’huile dans le moteur tous les 5000 km !),  nous sommes fins prêts. « Le van à peine chargé, nous faisons  le plein de gasoil et de gasouze pour ne pas flancher. Voiture à ras du sol, nous sommes les derniers voyageurs qui décollent. Direction Perth le pied sur le plancher, jusqu’à Broome avec la voiture un peu penchée. ». Nous remontons à nouveau vers le Nord-ouest mais nous n’empruntons pas la même route. Au lieu de longer la mer, nous coupons à travers les terres plus ou moins désertiques du bush australien pour gagner du temps. Quel plaisir de retrouver les longues lignes droites de plusieurs dizaines de kilomètres ! Le ciel gardant la même apparence, nous avons l’impression de faire du surplace tandis qu’un tapis roulant fait défiler le paysage environnant à la manière de ce jeu de notre enfance où, volant en main, nous devions maintenir notre voiture sur une route bordée de sapins.

            Il sera difficile d’oublier notre première nuit de notre trajet à travers les régions les plus humides d’Australie. A peine au-dessus du 26ème parallèle, nous nous arrêtons un soir près d’un cours d’eau, ignorant du fait que, déjà dans cette région, les moustiques sont légions. Sous le coup d’innombrables piqûres, nous sommes poussés à regarder le film que nous avions choisi pour ce soir-là, Devil Story ou il était une fois le diable, dans notre van, dernier bastion isolé des armées volantes qui nous assaillent. Cependant, même le van est assiégé. Des dizaines de moustiques nous attendent sous les lampes du véhicule. Nous sonnons le clairon et leur déclarons la guerre. Mais nous ne pouvons venir à bout de tous les insectes. Nous abandonnons quand il n’en reste plus qu’une dizaine. La température est insupportable à l’intérieur du van mais il est hors de question d’ouvrir une fenêtre. Nous regardons alors ce chef d’œuvre du 7ème art dans une atmosphère étouffante, transpirant à grosses gouttes. Il ne vient à l’esprit, pour décrire notre situation ce soir-là, qu’une citation du film que nous regardions : « Aaaaaaaaaaaarggggggh… Aaaaaaaaaaaaaaaaaaarrrrrrrrrgh… Mouaaaaaaarggghhhh… Aaaaaaaaaaaaah… Bweeuuuuuuuuurgh… Mouaaaaaargh... Aaaaaaaaaargh » ! Désormais d’un point de vue pratique, il nous faudra obéir à certains principes fondamentaux si nous ne voulons pas être tous les soirs dégoulinant de sueur et dévorés par les moustiques. Ces derniers se pointent à la nuit tombée, il faut donc que tout soit près et que nous soyons à l’intérieur avant l’heure fatidique. Même si cela veut dire à 19h (plus on se rapproche de l’équateur plus le soleil se couche tôt) ! Pour limiter au maximum la transpiration, nous ouvrons les fenêtres et le toit ouvrant du van. Nous installons ensuite une moustiquaire tout autour du véhicule pour se protéger des visiteurs indésirables tout en ayant le plus d’air possible. Pour le moment cela fonctionne bien malgré que par moment, lorsqu’il pleut, il faut se grouiller à mettre le contact au van pour fermer le toit ouvrant avant d’être trempés ! On s’habitue ainsi à vivre un bon nombre d’heures dans un endroit restreint qui se doit d’être le plus confortable possible (et ça marche) bien que nous ne pouvons enlever complètement l’effet "tipi de sudation" à l’intérieur.

 Newman et ces anciennes mines d'or

Bagarre de perroquets blancs

            Trois jours après notre départ de chez Angelo, nous faisons un détour par Karijini National Park qui se situe au beau milieu de nulle part dans les coins reculés du Western Australia (Etat qui compte deux millions d’habitants pour un territoire du même ordre de grandeur que l’Union européenne !). C’est l’un des parcs les plus glands d’Australie et il s’étend sur plus d’une centaine de milliers d’hectares. Le site renferme de nombreuses grottes, gorges et cascades atteignables que par un chemin non goudronné pour le moins chaotique et qui est sujet aux inondations. Les lieux sont par trop alléchants pour que nous n’empruntions pas le chemin (nous faisons du 25 km/h en moyenne !). Nous commençons notre visite par partir en mission spéléo dans les gorges de Waneo. Nous nous enfonçons de plus en plus profondément dans ce qui pourrait être l’antre d’une nymphe. Par moment notre progression ne peut plus se faire à même la roche alors nous avançons dans le cours d’eau qui nous arrive parfois au-dessus des épaules. Après une heure de marche, nous atteignons finalement notre graal. Kermite pool, trou d’eau au fin fond de la grotte où nous décidons de nous baigner. Durant deux jours, nous faisons le tour de tout ce qu’il y a à voir avec un plaisir non dissimulé. Karijini restera très certainement l’un des parcs les plus marquants, par son paysage assez unique, que nous aurons fait en Australie. Nous terminons notre séjour par faire un tour du côté d’une des plus belles cascades du parc. Nous nous adonnons dans ce lieu paradisiaque au plaisir de l’oisiveté en combinant nage et détente sous la cascade.

 Goanna







 Kermit's pool

 
Deepthroat !

Cascade au pied de laquelle on s'est baignés


            L’autre particularité de ce parc, c’est qu’il se trouve en pleine région des orages et des cyclones ! Tous les soirs, nous avons le droit à une séance privée du déchainement céleste. Unbefuckinlievable ! La foudre frappe le sol dans toutes les directions cardinales durant plusieurs heures tandis que le tonnerre est par moment assourdissant. Bien allongée et à notre aise dans notre cocon de ferrailles, nous observons le spectacle à loisir. En reprenant la route qui mène à Broome, elle offre, sur près d’un millier de kilomètres, un paysage attrayant. Nous sommes entourés, principalement au début, par des surélévations rocheuses que nous traversons en les serpentant. Et puis surtout, la végétation reprend ses droits. A nouveau, de l’herbe et des arbres réapparaissent en nombre même sur les flancs des collines donnant à certains moments une ambiance auvergnasse. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu autant de vert, ce qui n’est pas pour nous déplaire. A mi-parcours, nous rejoignons la côte ouest que nous longeons tout du long. Il n’y a guère non plus d’habitations dans le coin mis à par la ville portuaire de Port Hedland qui en été semble tourner au ralenti. 

Averses en approche


            Arrivés en fin de matinée à Broome, nous décidons de profiter de cette journée ensoleillée à Cable Beach, plage australienne célèbre pour sa beauté et ses vagues. .Il faut néanmoins faire attention dans l’eau car nous nous trouvons au début de la période de proliférations des jellyfish, méduses microscopiques qui peuvent par leur venin empêcher la respiration et entraîner la mort par asphyxie. Etant donné qu’un nombre conséquent de surfers et de baigneurs sont à l’eau, nous n’hésitons pas à aller nous jeter à la mer pour profiter encore un peu de l’Océan Indien. Au bout de la plage, se trouve Gantheaume Point, qui à l’extrémité de sa pointe est surmonté de petites falaises de couleur ocre. Ce coin est vraiment agréable à l’œil et il est plaisant d’y prendre un petit-déjeuner improvisé sur la plage avant d’aller faire un footing matinal. Cet endroit abrite également des traces de dinosaures incrustées dans la roche que l’on peut apercevoir lors des grandes marées basses. Malheureusement pour nous, nous arrivons à la mauvaise période tout comme pour la possibilité d’observer un escalier imaginaire sortant de la mer qui mène jusqu’à la lune. Ce spectacle, qui est apparemment  extraordinaire, n’est visible que d’Avril à Octobre la nuit tombée. Etre à Broome, c’est aussi l’occasion de visiter le Crocodile Park du célèbre aventurier australien Malcolm Douglas (plus balaise encore que Crocodile Dundee c’est dire !). De nombreuses espèces de crocodiles et d’alligators sont présents : de Floride, d’eau douce, de mer (ce sont les plus gros et peuvent atteindre plus de 8 mètres de long !) etc. Ils sont de morphologies et de tailles très différentes. Certains d’entre eux sont tellement bien camouflés dans l’eau que nous ne les voyons à peine. Seule la moitié de leur tête dépasse. Leurs narines, leurs yeux et leurs oreilles sont situés à la même hauteur juste au-dessus de la ligne de flottaison. Ainsi, ils sont capables de détecter avec une facilité déconcertante les mouvements que peut produire n’importe quel animal à la surface de l’eau ou bien sur terre. A un moment donné, un crocodile situé à quelques mètres de nous de l’autre côté du point d’eau nous a entendu marcher. Tout de suite après, il s’est remis dans l’eau grâce à sa queue qui est son muscle principal pour se mouvoir (elle fait la moitié de son corps pour un tiers de son poids)  et nous a foncé dessus en un rien de temps. Vraiment très impressionnant.

 
Petit dèj sur la plage



Alligator de Floride


 
Crocodile de mer



            Nous assistons ensuite au nourrissage des sauriens par un type ayant une dégaine et des faux airs de Bob, le chasseur de vélociraptors dans Jurassik Park. Au menu : poulets crus ! Nous somme étonnés de voir à quel point les crocodiles sont capables de se relever sur leurs deux pattes postérieures et d’esquisser une sorte de "saut". Le bruit de la mâchoire qui se referme sur un « clap » retentissant fait froid dans le dos. Et ce n’est pas leurs dents acérés comme des pointes de couteaux et leurs regards de tueurs qui arrangent les choses. Les voir en action nous fait prendre conscience, si ce n’était pas encore fait, qu’il ne faudra pas trop blaguer dans les zones à risques avec ce genre de prédateurs. Les crocodiles australiens (surtout ceux de mer) ont un comportement territorial très prononcé, c'est-à-dire qu’ils deviennent très agressifs une fois que l’on pénètre dans leur zone vitale. De plus, les femelles sont en pleine période de pontes ce qui les rend d’autant plus agressives lorsque l’on passe trop près de leur "nid". D’ailleurs en passant tout près de l’un d’eux, une femelle nous a attaqué malgré le grillage ce qui nous a fait quelque peu sursauter ! Nous terminons la visite par aller voir les jeunes crocodiles et nous ne pouvons résister à l’envie d’en prendre un dans nos mains. Même jeunes, les crocodiles sont très vivaces et il ne faut pas avoir peur de bien les tenir par le cou et le début de la queue !

Bob le chasseur de crocs

 
Sacré Malcolm va !


           Pour notre dernier jour dans la ville, nous déambulons l’après-midi dans le quartier de Chinatown qui n’a d’asiatique que le nom. Au moins, c’est l’occasion de prendre une bonne bière bien fraîche sous cette chaleur assommante avant d’aller se poser sur la plage en fin de journée. Après un magnifique dernier coucher de soleil, il est temps pour nous de reprendre la route et de nous diriger vers la contrée du Northern Territory afin d’atteindre la fameuse ville de Darwin. C’est là-bas que les pluies sont généralement les plus abondantes, surtout lorsque l’on décide d’y aller en pleine saison des pluies (400 mm de précipitations en moyenne rien qu’au mois de janvier) ! Amis de l’aventure, l’aventure nous appelle !

Coucher de soleil à Cable Beach

dimanche

No worries (26 déc. -09 janv. 2011)


     Après une bonne grasse matinée bien méritée, nous remettons le couvert en préparant le repas de Noël que nous avions prévu initialement. Avec le peu d’ustensiles de cuisine et d’appareils électroménagers à notre disposition, nous nous en sortons plutôt bien. Le repas est bon et il s’étend en longueur si bien qu’à la fin du repas, nous sommes déjà en fin d’après-midi. Le soleil tape toujours aussi fort et nous profitons des derniers instants du week-end pour se prélasser dehors jusqu’à la tombée du soir, apéro à portée de mains, afin d’observer les étoiles qui apparaissent chacune leur tour dans un ciel sans nuages. Le retour à la réalité du travail, le lendemain, risque de faire mal.

 

            L’estomac lourd après 2 jours de gastronomie intense, nous avons toutes les peines du monde pour nous remettre dans le bain (« Compte là-dessus et boit de l’eau ! ») surtout que nous n’avions travaillé qu’un jour depuis notre retour. Mais bon, the show must go on ! On retrouve malgré tout nos marques et nos petites habitudes journalières au fil du temps. Le confort tout relatif de nos chambres, les cinq minutes de marche pour aller prendre une douche froide, etc. Le point positif par rapport à la dernière fois, c’est que maintenant la plupart des fruits (pèches blanches, pèches jaunes, nectarines) sont mûrs. Nous avons ainsi un stock conséquent où nous pouvons nous servir à volonté. Il suffit juste d’aller faire son petit marché dans les allées et choisir son fruit ! Au niveau du travail à proprement parlé, nous continuons d’être bringuebalés partout entre cueillette de pèches et pommes surnuméraires à enlever avec notre fidèle "Macchina per raccogliere la frutta". Angelo étant toujours en convalescence, c’est Gavin qui est en charge de tout. Nous sommes ainsi moins surveillés sur notre production journalière. De toute manière il y’a beaucoup moins de travail à faire dans le verger et on sent que nous nous acheminons tranquillement vers la fin de la saison fruitière. Cela veut dire aussi que ça commence à sentir le sapin pour nous et que par conséquent, nous risquons de ne pas faire les trois semaines escomptées.


        
        Déjà une semaine de boulot de passée et nous revoilà en repos de deux jours pour les fêtes du nouvel An. Au départ, nous avions prévu de fêter le passage en 2011 du côté de Perth mais exténués par nos journées de travail, nous préférons le passer pépère dans notre casbah de fortune. Cela ne nous empêche pas de passer une excellente soirée, à ripailler et à s’abreuver jusqu’à la lie tout en délirant sur tout et n’importe quoi. Après tout, ce n’est pas tous les jours que l’on peut s’entendre chanter « A oilpé toute l’année » avec autant de véracité dans le propos ! En tout cas, nous ne pouvons nous empêcher d’avoir une grosse pensée à tous ceux que nous aimons et qui fêtent de leur côté le nouvel An à quelques milliers de kilomètres d’ici. Salut à vous ! Parents, grands-parents, frères, sœurs, tantes, oncles, cousins, cousines, ami(e)s, copains, copines, amante(s), collègues, animaux de compagnie de tous poils, nous trinquons à votre santé !! Et puis ça y’est, nous avons passé avec succès, émerveillement et une bonne dose de chance la première partie de notre périple sur le sol australien. Espérons que pour la nouvelle année la suite du voyage se passe aussi bien. Y’a-t-il des raisons d’en douter ?

 Bonne année ! Bang Bang !

            La deuxième semaine est encore plus chaotique. Nous avons même l’impression qu’Angelo nous garde pour nous faire plaisir. Il reste très peu de travail et ça nous étonnerait beaucoup que nous fassions une troisième semaine comme nous en avons l’intention. D’ailleurs, il ne reste que les travailleurs permanents dans l’exploitation. Nous faisons plus ample connaissance avec ces cambodgiens qui sont désormais des résidents permanents en Australie et qui portent pour certains des noms occidentalisés. Il y’a Mack, le plus vieux de la bande. Il a le cœur sur la main (il s’assure que nous ne manquions de rien), tout le temps le sourire aux lèvres et un côté un peu timbré (il se ballade parfois avec un bâton dont le bout se termine par une pomme en donnant des conseils à la Docteur Lulu). On retrouve aussi David, le plus jeune et "Sous-chef" qui sont très sympathiques et blagueurs. 

 Cacatoès noir à queue rouge, nos voisins pendant deux mois de travail !

 Dans la cuisine, un hyménoptère inconnu conçoit un "cocon" de terre dans on ne sait quel but en quelques heures. Amusant à regarder travailler ces petites bêtes.

            Le temps passe et nous n’arrivons pas à nous enthousiasmer au boulot. Le soleil est toujours aussi présent, ce qui ne facilite pas la tâche. A tel point que même avec notre bronzage, nous cramons. L’été australien sera chaud ou ne sera pas. Cette augmentation continuelle de la chaleur arrive à son paroxysme en milieu de semaine. Et inévitablement, comme nous commençons en avoir l’habitude, le temps se dégrade très rapidement. Une pluie d’orage d’une forte intensité s’abat et nous oblige à arrêter le travail à la moitié de la journée. La suite n’est pas différente de ce que nous pressentions : un jour de travail de plus pour finir la semaine entièrement et, à la remise des enveloppes de paye le vendredi soir, un « c’est la fin de l’aventure » de la part de notre sicilien d’employeur. Bien sûr nous n’avons pas discuté. Nous savons tous comment ils sont, ces italiens, quand ils vous parlent solennellement, avec une petite moue comme s’ils avaient du coton dans la bouche, qu’ils vous touchent l’épaule, l’air de dire : « ne t’avise pas de me parler de mes affaires ». Quand on y pense c’était un peu notre Marlon Brando à nous, Angelo. Nous l’avons remercié pour ces sept semaines de travail, après lui avoir demandé à rester dans nos quartiers le temps de préparer notre départ.
 
            Le temps aussi d’organiser une soirée avec notre pote Phanew, qui a décidé de nous faire de bons petits plats cambodgiens pour nos adieux : crabes frits (même Guillaume a adoré, c’est dire), salade à la cambodgienne, port frit, etc. Le tout à déguster comme il se doit : avec des baguettes. Nous discutons jusqu’à tard avec ce cambodgien dont on a apprécié la compagnie comme collègue de boulot pendant presque deux mois. Nous arrosons l’ensemble des plats et des conversations avec la parcimonie des dernières soirées et nous allons finalement nous coucher la tête lourde. Ce weekend est vraiment tombé à pic et l’idée de reprendre le travail après avoir décompressé totalement nous fait horreur. Nous en sommes maintenant à la moitié du voyage que ce soit en termes de temps ou de distance. Nous reprenons la route avec une liberté totale retrouvée. La seule obligation à laquelle nous devons tenir, c’est arriver pour début mars à Melbourne où un stage d’un mois en biologie nous attend à The University of Melbourne. On ne peut pas cacher qu’on sent à nouveau ce brin d’excitation qui ne manque jamais de vous tenir les tripes et d’étirer votre sourire quand on s’apprête à se lancer dans l’inconnu comme du haut d’un plongeoir !


 

 
Apéro jeu du cochon pour ouvrir les hostilités






 

vendredi

Home sweet Home (24-25 dec. 2010)


     Le retour aux affaires s’avère plutôt difficile. Se lever de nouveau à 5h du mat’ et travailler pendant 9h de suite sous un soleil écrasant est en net contraste avec nos anciennes activités vacancières plus ludiques. Le boulot est cette fois-ci quelque peu différent. Il s’agit de mettre dans des cagettes, que nous transportons à l’aide d’un petit chariot, les fruits mûrs que nous enlevons des arbres (ce que l’on appelle communément le picking). Chacun de son côté de la rangée, nous poussons notre petit chariot devant nous à la même vitesse à la manière de deux vieux bibliothécaires discutant à travers une ligne d’étagères contenant nombre de bouquins poussiéreux. Le travail semble néanmoins plus anarchique, et nous sommes trimballés par le tracteur d’Angelo un peu partout dans ses terres agricoles. Il faut dire aussi qu’on est en pleine période de Noël et que peu de gens travaillent dans le verger. Il y a juste les habitués et deux-trois cambodgiens dont notre pote Phanew. A la fin de la journée, nous travaillons avec un néo-zélandais, fan de rugby bien entendu, qui possède en fait des exploitations d’eucalyptus, vendeur de stères de bois appelé Jara qu’il coupe et revend (apparemment même en Australie on a besoin de chaleur !) et qui aide occasionnellement Angelo. Cette partie de la journée est plus tranquille et elle permet de nous amuser lorsque nous faisons des tours de tracteur. Ainsi s’achève notre première journée de travail. On n’est pas mécontent de savoir qu’on aura deux jours de repos de suite, Noël oblige.

 
Boby Style !





Ca n'en a pas l'air mais ça bosse dur. 

            Nous nous réveillons de bonne heure, ce 25 décembre au matin, non pas parce que nous sommes tout excités d’ouvrir les cadeaux que le Père Noël nous a gentiment déposés au pied de notre sapin de fortune mais parce qu’il fait chaud, très chaud et ce dès 8h. C’est bien simple, il fait 38°C ! Ici, Papa Noël serait plutôt trainé par des émeus, aurait des cheveux décolorés et la barbe rasée avec pour tout vêtement un simple short de bain rouge (façon Mitch Buchannon) et un bon coup de soleil sur le nez parce qu’avec tous ces cadeaux à préparer, il aurait zappé de mettre de la crème solaire d’indice 50. Evidemment, nous ne nous rendons pas du tout compte qu’on est en pleines fêtes de fin d’année avec cette température. Cela ne nous empêche cependant pas de fêter ça comme il se doit. Nous décidons ainsi de préparer un bon repas de Noël avec le peu de moyens que nous avons à notre disposition. On prévoit un léger apéritif suivi d’un saumon revenu à la poêle, agrémenté par des pommes-de-terre et des champignons, le tout nappée d’une succulente sauce blanche. Un bon vin et une baguette bien fraîche (rare ici-bas) accompagneront le repas. S’en suivra un fromage, un camembert en provenance de Margaret River, et d’un délicieux gâteau au chocolat en guise de dessert. Mais avant-même que nous commencions la préparation de ce festin, un vieux type se ramène en quad à nos baraquements. Nous ne connaissons pas le bonhomme, tout juste l’a-t-on vu une ou deux fois travailler pour Angelo. Et voilà que ce parfait inconnu nous propose de passer Noël chez lui (il habite à côté de chez Angelo soit à même pas 10 minutes de marche) car il a assez de nourriture et de boissons pour deux personnes de plus. A la fois un peu gênés et pris au dépourvu, nous acceptons l’invitation en ne sachant pas si le repas sera en compagnie d’un simple agriculteur ou carrément de toute la smala !

Avant le départ pour le repas de Noël

            Ce fut finalement toute la smala qui nous attendait. Habillés de la façon la plus élégante possible avec le choix restreint de nos habits et en fonction de la forte chaleur, nous nous rendons chez lui (nous ne connaissons même pas son nom !) à midi pour passer un Noël totalement inédit et assez étrange aux premiers abords. Arrivés devant la baraque aux allures modestes, nous décidons de faire le tour par derrière où du bruit parvient à nos oreilles. On s’aperçoit alors que la maison est beaucoup plus grande et plus luxueuse - palmiers se dressant à l’entrée et agapanthes bordant entièrement la maison – que ce que nous imaginions. Une dizaine de personnes sont présentes et déjà attablées. Le repas se tient ainsi à l’arrière de la maison sur une terrasse aménagée pour qu’il fasse bon même en pleine canicule. Un système astucieux (et coûteux sûrement) d’écoulement d’eau sur le toit permet de rafraichir le lieu et d’avoir une végétation florissante ! Nous pénétrons prudemment quand Carlo (notre hôte bienveillant) nous hèle. Nous arrivons à la table, nous échangeons nos vœux de Noël puis Mladen nous tend une bière. Mladen est le fils de Trudy, la femme de Carlo, celle qui a eu l’idée de nous convier au repas. Il a la parole facile et rigole d’à peu près tout, à peu près tout le temps. Nous nous présentons à tour de rôle et, comme d’habitude, le prénom de Guillaume est écorché dans tous les sens. Mladen finit par se l’écrire dans la main et en profite pour mettre tout le monde au défi de dire « Guillaume » et de l’épeler sans se tromper. Il est venu au repas avec sa femme, Rita, originaire de Jakarta, et de leurs fils Rhys (3 ans) et Joshua (une poignée de semaines). Derrière ses airs de joyeux luron, nous découvrons un homme étonnant qui a l’habitude de suivre jusqu’au bout les buts qu’il se pose. Il a tout d’abord voulu connaître la langue chinoise afin d’enseigner dans les régions les plus pauvre du pays. Il nous parle des particularités de la langue, de ses consonances difficiles à maîtriser pour les occidentaux sans s’y exercer, et de l’histoire du pays. Il nous raconte aussi la visite qu’il y a faite : le monastère de Shaolin et le quotidien de la vie monastique aujourd’hui, son voyage sur la rivière Yangtsé et le barrage qui a été construit (150m de haut pour plusieurs kilomètres de large), la grande muraille, l’ambiance générale de la Chine, l’air maussade des hommes d’affaires qu’il y a vu et qu’il s’amusait à dérider en chantant des chansons chinoises pour enfant quand il prenait l’ascenseur avec eux. Mais son but a changé depuis qu’il a rencontré sa femme, il veut maintenant simplement apprendre l’indonésien d’où est originaire Rita et travaille en Australie depuis. Enfin, nous apprenons que c’est un ancien Breakdancer - son nom de scène était Rider – qui faisait quelques contest (le genre de mec qui a du en dôucher plus d’un !) et nous avons même l’occasion de voir une de ses prestations filmée pour tante Jane. Cette dernière est la petite sœur de Trudy, sorte de Charlotte Rampling un peu fofolle. Le frère de Trudy et de Jane est également présent, il s’agit d’Oncle Franck, le plus jeune des frangins. Il a un look et un comportement qui ne manque pas de nous rappeler " le Duc" dans The Big Lebowski. Fan de musique, c’est lui qui gère les cd qui passent dans le poste posé sur le frigo. Creedance Clearwater Revival tourne quand on arrive puis suivront des compilations de blues, The Sonics, ACDC, Jerry lee Lewis, Peter Tosh, Johny Cash, de la country australienne, etc. Joueur de guitare et d’harmonica, il passe tous ses hivers dans un camp où il gare son camion, à deux pas de la plage, et où il passe ses journées à pêcher (parfois des poissons empereurs immenses) et à discuter avec les gens de passage en écoutant de la musique. Il a quelques connaissances dans le milieu, a participé comme volontaire à des festivals de blues dans le Sud, où certains de ses amis ont déjà joué. Les discussions musicales s’allongent et finalement, il en arrive à offrir à Guillaume un album d’un de ses groupes de potes. Il semble qu’il s’agisse de grunge un peu heavy d’après ses dires. Il nous apprend en outre qu’à Freemantle repose les cendres de Bon Scott, originaire de cette même ville !


Joyeux Noël ! 
 
Carlo et Peter

Mladen

 De gauche à droite : Rhys, Rita, Jushua dans les bras de Carlo,. Trudy

 Rhys et son robot !

 Jane

            Après quelques bières, une profusion de nourriture est apportée, posée sur une table avec comme seule consigne : « Levez-vous et servez-vous ». Nous nous exécutons comme les autres. Au menu : salade indonésienne, gambas, poulet grillé, jambon à l’os, gratin de chou-fleur, genre de hachis avec des pois-chiches et de la viande hachée fortement épicée, haricots verts, petits fours farcis à la viandes. Des plats en provenance de nombreuses régions du monde : Angleterre, Indonésie, France, Australie, etc. Tout est absolument délicieux. C’est un plaisir de piocher dans chaque plat et de gouter autant de saveurs différentes dans un même repas. Nous nous asseyons à table pour déguster nos assiettes. Face à Guillaume, il y a Peter. Il est à peu près du même âge que Carlo. Ce sont tous les deux les anciens de la tablée. Peter a un excellent sens de l’humour. Mladen le compare à Slim Dusty, le célèbre chanteur de country australien. Mais Peter avec son bide n’a rien de Slim, comme le fait remarquer Carlo qui trouve que « Pregnant Dusty » serait plus approprié. Entre les deux hommes, on décèle une franche amitié qui se traduit par de nombreuses moqueries qui les rende tous deux hilares (ça va dônner !). Peter se trouve être un ancien danseur de Rock’n’Roll (« Champion de mon Etat en 85 et 86 » annonce t-il), amateur de Rockabilly « Rock’n’Roll and Motorbike », comme à la bonne époque. Il semble connaître toute l’Australie. C’est à lui qu’on demande de confirmer les avis de chacun sur les différentes régions de l’île. Il a l’expérience des anciens et il joue ce rôle à la perfection. Au fil des conversations, nous parlons de notre voyage, de ce que nous avons déjà vu, de ce qu’il nous reste à voir. Ils semblent curieux de savoir comment deux français se retrouvent perdus au milieu de ce verger dans des préfabriqués, à travailler pour Angelo. Tout le monde connaît Angelo ici. Comme un bon roman à suspense qui ne dévoile ses indices qu’au compte-goutte afin de tenir son lecteur dépendant de ce qu’il reste de secret à l’histoire, le passé du verger et d’Angelo nous est révélé un peu plus. Ce dernier et Carlo (lui aussi ayant très certainement des origines italiennes) étaient d’anciens associés en premier lieu. Mais après l’attaque cardiaque qu’il a subit en 1982, Carlo a décidé de ralentir un peu l’allure avant que le travail ne l’use jusqu’à la corde. Il a alors revendu toutes ses parts à Angelo. Ce dernier aurait d’ailleurs dû fêter Noël en famille mais il a lui aussi été victime d’une attaque cardiaque la veille. C’est triste mais le 24 décembre, jour du réveillon, Angelo est allé à l’hôpital. Il y est resté deux jours mais tout va bien, grâce à son fils Gavin qui l’y a emmené à temps. Carlo conseille vivement à Angelo qu’avec ses 70 ans, il serait temps d’arrêter lui aussi ce travail qui procure un fort stress.

 Peter

            Malgré ces nouvelles désolantes, le repas se poursuit et l’ambiance est à la fête chez Carlo. Tous les frangins de Mladen, les fils de Trudy, sont réunis. Il y a les bavards, le plus trublion de tous étant Mladen, et ceux dont le temps de paroles augmentent au cours du repas comme Ned. Pour le décrire simplement, nous l’avons vite surnommé Rodriguez. Non pas tant parce qu’il ressemble comme deux gouttes d’eau au réalisateur que parce qu’il aurait eu sa place comme acteur dans chacun de ses films. Grand, gros bras, cheveux longs et noirs coiffés en arrière, bouc imposant, son allure de loubard dénote avec son comportement réfléchit. Il observe, fume et parle sans excès. C’est à Ned qu’a été offerte la bouteille de Whisky Dewars 12 (douze ans d’âge)  qui trône maintenant au milieu de la table. Les autres frères, plus introvertis, se nomment Jwanson, Toni (tout aussi taciturne) et sa femme Emeline. Nous échangeons cependant quelques mots à propos de nos études, des thèses que nous cherchons, des systèmes d’études supérieures dans leur pays, etc. Emeline à fait des études en sciences économiques, Rita en sciences humaines et sociales, spécialisée dans les relations internationales.

Ned

 Toni et Emeline (en haut à Gauche)

            Il est 17h, le dessert est apporté et de la même façon nous devons nous servir et choisir entre une salade de fruit (du jardin !), des profiteroles au chocolat garnie au kiwi, une glace (comme Carlo nous le fait remarquer de façon très appuyée, il s’agit d’une Australian Ice-cream - get the money, dollars dollars bill, y’all !), et un énorme gâteau à la meringue, aux blancs d’œufs et au sucre (beaucoup de sucre), le tout surmonté d’une couronne de fruits frais. Il s’agit d’un Pavovslava. Le savoir ancestral de Peter nous a informé que ce nom est dû à une personnalité russe, une princesse ou quelque chose de proche certainement, qui était venue en Australie et en l’honneur de qui se gâteau a été inventé. Elle portait elle-même le nom de Pavovslava et la pâtisserie, en se répandant à travers l’Australie, a toujours gardé son nom. D’un hochement de tête, la sœur de Peter, assise à côté de lui, confirme l’authenticité de l’histoire. Elle est la mère du meilleur ami de Mladen. Son lien avec la famille de Carlo est Trudy reste obscur pour nous, tout comme celui qu’il y a avec Peter et le reste de la famille. Nous ne comprenons rien à cet imbroglio familial et Trudy se lance alors dans l’histoire de sa famille avec son fils, Ned. En 1955, elle a quitté l’Angleterre, plus précisément une bourgade à 20km au Nord de Londres, pour prendre un bateau vers l’Australie. A l’époque, seule elle et Jane était nées, Franck, leur frère est né après, en Australie. Ses sœurs, pour cette raison l’appellent le kangourou. Le navire a mis un mois pour rejoindre les côtes australiennes et le voyage a été si stressant que Trudy déteste maintenant voyager en avion et en bateau. Elle n’est jamais partie d’Australie depuis. Elle a eu tous ses fils (Mladen, Ned, Jwanson et Toni) d’un même homme, yougoslave, qu’elle a depuis quitté. Elle s’est remariée avec Carlo et vit près du verger depuis ce moment là. Seulement Mladen était un enfant hyperactif et, incapable de le gérer, Trudy lui a dit de quitter la maison. Ce que Mladen fit. Il alla se réfugier chez son meilleur ami, dont la mère est la sœur de Peter. Ce-dernier, par la suite, a accepté d’adopter l’enfant turbulent. Voici dont le fin mot de l’histoire : Carlo est le beau-père de tous les enfants de Trudy et Peter est le père adoptif de Mladen !
 Jwanson à droite
 





            Après le dessert, la peau du ventre bien tendue (tendue à l’excès pour être honnête), c’est la séance cadeaux. Tout le monde s’entre-offre des cadeaux, c’est une débandade de papiers déchirés et de sourires. Nous sourions aussi, amusés par la situation. Nous partageons un repas avec toute une famille dont nous ne faisons absolument pas partie et nous devenons, à ce moment-même, spectateur de la scène qui se joue devant nous. Elle ne concerne précisément que la famille. Nous regardons («We just sit back, and watch the show, The Watcher»). Nous prenons conscience au même moment du caractère singulier de ce jour de Noël. 

 Tout le monde a bien aimé la glace australienne !



            Après ça, plusieurs personnes partent faire la sieste, d’autres s’en vont définitivement (Toni, Jwanson), d’autres encore restent à table où des gâteaux apéro sont servis. Pas de répit pour les sucs, le repas du soir est déjà en marche. Nous continuons de discuter. Ca fait des heures que nous sommes arrivés, nous n’avons pas bougé de nos sièges, nous échangeons avec ces gens incroyables que nous apprenons à connaître. Nos repères sont les mêmes aux final : même musique (Mladen a toujours écouté beaucoup de hip-hop, entre autre le Wu-Tang et le flow d’Ol’Dirty Bastard), même joie de partager un repas avec du monde, même films (Austin Power, Un poisson nommé Wanda, Wayne’s World, Sacré Graal, La vie de Brian, l’armée des douze singes…), même humour. Il n’y a que nos cultures qui diffèrent alors nous nous les transmettons généreusement. Nous leur apprenons à trinquer (bien dans les yeux !) avant de boire un verre, ils nous apprennent les rouages de leur langue (comment bien dissocier beach et bitch !), les liens entre australiens et aborigènes, etc. Le repas du soir est plus léger. Nous ne pouvons que difficilement avaler plus de nourriture. Par politesse, une tranche de jambon, quelques haricots et du gruyère. D’accord, un peu de glace, elle est si bonne. Mais pas plus.

            Jane a apporté sa caméra et décide de nous interviewer pour garder un souvenir de nous lors de ce repas. Et puis la nuit avance. Jane nous montre une vidéo. Elle est sensée montrer une orbe magique, c'est-à-dire un point lumineux qui grossit dans le champ de sa caméra, une source d’énergie vivante et intelligente. Mais où est passé le whisky qu’il y a avait dans cette bouteille de Johnny Walker (nous nous embourbons dans un délire du troisième type !) ? Nous sommes sceptiques. Franck est absolument d’accord, il y a de nombreuses orbes d’énergie que nous ne pouvons détecter, il en a lui-même une photo. Il le sait car il vient de la face Nord de la Lune, enfin d’après lui ! Mladen, au contraire, est déterminé à prouver que cette vidéo peut s’expliquer par la logique. Tout comme la photo de Franck. Une goutte d’eau sur la lentille, séchée. Un très fort zoom et le tour est joué. Mladen s’est fixé un nouveau but qui est l’explication de ces phénomènes. Il ne lâchera pas le morceau quitte a y passer des heures, à devoir lire tout le manuel d’utilisation de la caméra afin de trouver les fonctions qui pourraient être à l’origine de ce phénomène. Il ne veut pas détruire la théorie de Jane mais juste expérimenter et voir ce que ça donne. Après tout, s’il n’obtient rien il réfléchira à la thèse de l’orbe : « Nous sommes tous des scientifiques après tout », comme il dit. En écoutant de la musique qui tapisse en fond toutes les conversations, de notre côté nous nous demandons qui de Chuck Berry ou de Jerry Lee Lewis à d’abord écrit Roll over Beethoven. Ah ! Ces conversations qui n’ont absolument aucun sens ni aucune importance mais qui ponctuent toujours la fin des bons repas. 

 

Les 4 survivants de la fin de soirée

            Nous quittons Carlo et sa famille à 1h du matin après 13h de repas, la panse bien remplie et un foie qui risque d’avoir du boulot pour toute la nuit ! En repartant, nous sommes invités à venir faire un barbecue à Fremantle chez Mladen avec les autres membres de la famille habitant cette ville (Peter, Rita et Jane) quand nous le voulons. Il suffit juste de passer un coup de fil avant et c’est ok ! Inutile de dire que tout refus de notre part pour un quelconque motif de pseudo-politesse, ou d’un nous-ne-savons-quoi, ne sera pas accepté par Mladen. Décidemment, nous n’en avons pas encore fini avec cette partie de l’Australie et ce pour notre plus grand plaisir…