dimanche

No worries (26 déc. -09 janv. 2011)


     Après une bonne grasse matinée bien méritée, nous remettons le couvert en préparant le repas de Noël que nous avions prévu initialement. Avec le peu d’ustensiles de cuisine et d’appareils électroménagers à notre disposition, nous nous en sortons plutôt bien. Le repas est bon et il s’étend en longueur si bien qu’à la fin du repas, nous sommes déjà en fin d’après-midi. Le soleil tape toujours aussi fort et nous profitons des derniers instants du week-end pour se prélasser dehors jusqu’à la tombée du soir, apéro à portée de mains, afin d’observer les étoiles qui apparaissent chacune leur tour dans un ciel sans nuages. Le retour à la réalité du travail, le lendemain, risque de faire mal.

 

            L’estomac lourd après 2 jours de gastronomie intense, nous avons toutes les peines du monde pour nous remettre dans le bain (« Compte là-dessus et boit de l’eau ! ») surtout que nous n’avions travaillé qu’un jour depuis notre retour. Mais bon, the show must go on ! On retrouve malgré tout nos marques et nos petites habitudes journalières au fil du temps. Le confort tout relatif de nos chambres, les cinq minutes de marche pour aller prendre une douche froide, etc. Le point positif par rapport à la dernière fois, c’est que maintenant la plupart des fruits (pèches blanches, pèches jaunes, nectarines) sont mûrs. Nous avons ainsi un stock conséquent où nous pouvons nous servir à volonté. Il suffit juste d’aller faire son petit marché dans les allées et choisir son fruit ! Au niveau du travail à proprement parlé, nous continuons d’être bringuebalés partout entre cueillette de pèches et pommes surnuméraires à enlever avec notre fidèle "Macchina per raccogliere la frutta". Angelo étant toujours en convalescence, c’est Gavin qui est en charge de tout. Nous sommes ainsi moins surveillés sur notre production journalière. De toute manière il y’a beaucoup moins de travail à faire dans le verger et on sent que nous nous acheminons tranquillement vers la fin de la saison fruitière. Cela veut dire aussi que ça commence à sentir le sapin pour nous et que par conséquent, nous risquons de ne pas faire les trois semaines escomptées.


        
        Déjà une semaine de boulot de passée et nous revoilà en repos de deux jours pour les fêtes du nouvel An. Au départ, nous avions prévu de fêter le passage en 2011 du côté de Perth mais exténués par nos journées de travail, nous préférons le passer pépère dans notre casbah de fortune. Cela ne nous empêche pas de passer une excellente soirée, à ripailler et à s’abreuver jusqu’à la lie tout en délirant sur tout et n’importe quoi. Après tout, ce n’est pas tous les jours que l’on peut s’entendre chanter « A oilpé toute l’année » avec autant de véracité dans le propos ! En tout cas, nous ne pouvons nous empêcher d’avoir une grosse pensée à tous ceux que nous aimons et qui fêtent de leur côté le nouvel An à quelques milliers de kilomètres d’ici. Salut à vous ! Parents, grands-parents, frères, sœurs, tantes, oncles, cousins, cousines, ami(e)s, copains, copines, amante(s), collègues, animaux de compagnie de tous poils, nous trinquons à votre santé !! Et puis ça y’est, nous avons passé avec succès, émerveillement et une bonne dose de chance la première partie de notre périple sur le sol australien. Espérons que pour la nouvelle année la suite du voyage se passe aussi bien. Y’a-t-il des raisons d’en douter ?

 Bonne année ! Bang Bang !

            La deuxième semaine est encore plus chaotique. Nous avons même l’impression qu’Angelo nous garde pour nous faire plaisir. Il reste très peu de travail et ça nous étonnerait beaucoup que nous fassions une troisième semaine comme nous en avons l’intention. D’ailleurs, il ne reste que les travailleurs permanents dans l’exploitation. Nous faisons plus ample connaissance avec ces cambodgiens qui sont désormais des résidents permanents en Australie et qui portent pour certains des noms occidentalisés. Il y’a Mack, le plus vieux de la bande. Il a le cœur sur la main (il s’assure que nous ne manquions de rien), tout le temps le sourire aux lèvres et un côté un peu timbré (il se ballade parfois avec un bâton dont le bout se termine par une pomme en donnant des conseils à la Docteur Lulu). On retrouve aussi David, le plus jeune et "Sous-chef" qui sont très sympathiques et blagueurs. 

 Cacatoès noir à queue rouge, nos voisins pendant deux mois de travail !

 Dans la cuisine, un hyménoptère inconnu conçoit un "cocon" de terre dans on ne sait quel but en quelques heures. Amusant à regarder travailler ces petites bêtes.

            Le temps passe et nous n’arrivons pas à nous enthousiasmer au boulot. Le soleil est toujours aussi présent, ce qui ne facilite pas la tâche. A tel point que même avec notre bronzage, nous cramons. L’été australien sera chaud ou ne sera pas. Cette augmentation continuelle de la chaleur arrive à son paroxysme en milieu de semaine. Et inévitablement, comme nous commençons en avoir l’habitude, le temps se dégrade très rapidement. Une pluie d’orage d’une forte intensité s’abat et nous oblige à arrêter le travail à la moitié de la journée. La suite n’est pas différente de ce que nous pressentions : un jour de travail de plus pour finir la semaine entièrement et, à la remise des enveloppes de paye le vendredi soir, un « c’est la fin de l’aventure » de la part de notre sicilien d’employeur. Bien sûr nous n’avons pas discuté. Nous savons tous comment ils sont, ces italiens, quand ils vous parlent solennellement, avec une petite moue comme s’ils avaient du coton dans la bouche, qu’ils vous touchent l’épaule, l’air de dire : « ne t’avise pas de me parler de mes affaires ». Quand on y pense c’était un peu notre Marlon Brando à nous, Angelo. Nous l’avons remercié pour ces sept semaines de travail, après lui avoir demandé à rester dans nos quartiers le temps de préparer notre départ.
 
            Le temps aussi d’organiser une soirée avec notre pote Phanew, qui a décidé de nous faire de bons petits plats cambodgiens pour nos adieux : crabes frits (même Guillaume a adoré, c’est dire), salade à la cambodgienne, port frit, etc. Le tout à déguster comme il se doit : avec des baguettes. Nous discutons jusqu’à tard avec ce cambodgien dont on a apprécié la compagnie comme collègue de boulot pendant presque deux mois. Nous arrosons l’ensemble des plats et des conversations avec la parcimonie des dernières soirées et nous allons finalement nous coucher la tête lourde. Ce weekend est vraiment tombé à pic et l’idée de reprendre le travail après avoir décompressé totalement nous fait horreur. Nous en sommes maintenant à la moitié du voyage que ce soit en termes de temps ou de distance. Nous reprenons la route avec une liberté totale retrouvée. La seule obligation à laquelle nous devons tenir, c’est arriver pour début mars à Melbourne où un stage d’un mois en biologie nous attend à The University of Melbourne. On ne peut pas cacher qu’on sent à nouveau ce brin d’excitation qui ne manque jamais de vous tenir les tripes et d’étirer votre sourire quand on s’apprête à se lancer dans l’inconnu comme du haut d’un plongeoir !


 

 
Apéro jeu du cochon pour ouvrir les hostilités






 

1 commentaire:

  1. le fameux jeu du cochon....ca nous a aussi fait nos soirées en Amérique du sud..jaja, les bonnes choses n'ont pas de frontière !

    RépondreSupprimer