mercredi

Fuckin' crazy man (17-23 sept. 2010)

     Le moins que l’on puisse dire, c’est que trouver un van est beaucoup plus compliqué que prévu ! Les annonces de vente de vans s’annonçaient nombreuses que ce soit sur les différents sites internet ou via les messages laissés dans les auberges de jeunesse. Cependant, à chaque fois c’est la même chose : « Sorry dude, I’ve already sold my van » ou alors le numéro de téléphone n’est tout simplement plus valide. On nous apprend également que Melbourne n’est pas la meilleure ville pour débuter un voyage et qu’il y a plus de choix de vans sur Sydney, Cairns, Perth ou Darwin ! Et à chaque journée qui passe, cette histoire commence de plus en plus à nous prendre la tête. On en vient même à se rabattre pour l’achat d’un wagon (une voiture break) avec le même résultat : walou.

     A cela s’ajoute le problème de transfert d’argent de la France vers l’Australie. Malgré que nos banques respectives soient au courant que nous nous trouvons en-dehors de la zone euro, il ne nous est pas possible de réaliser le transfert nous-mêmes. Après plusieurs mails et textos avec la famille, le problème est finalement résolu mais ce délai nous oblige à rester sur Melbourne plus longtemps pour attendre le transfert d’argent, qui peut mettre une semaine à arriver. Et cela ne nous arrange pas. La vie est loin d’être donnée à Melbourne. Par exemple faire ses courses, outre le fait que le choix de nourriture est abominablement restreint, revient vite très cher. La viande est hors de prix : 36 dollars les 500 g de blancs de poulets en barquette ! (sic). Et puis, on commence sérieusement à avoir des fourmis dans les jambes. Le temps passé ici ressemble aux préparatifs de départ avant une expédition avec son lot d’imprévus. Ce qui nous donne une impression que le trip ne va réellement débuter qu’une fois la ville quittée.

     En revanche, l’ambiance dans le backpacker est vraiment excellente. Le personnel s’occupant de l’auberge est à-la-cool et s’intéresse à ce que l’on entreprend. De plus, il organise des petites bouffes en commun comme les pates du mercredi soir, les pancakes du dimanche midi et même le saucisses-mogette du mardi matin (si si ! Certains d’entre-nous ne sont d’ailleurs pas trop dépaysés !). En ce qui concerne les travellers (voyageurs), ça tourne pas mal et il y a un gros brassage ethnique, si bien qu’au bout de 5 jours, nous nous retrouvons les plus anciens de notre dortoir à 16 places (qui est toujours plein). On se fend particulièrement bien la poire avec Bosman, un sud-africain vivant depuis 3 ans en Australie. Sa vision enfumée de la vie et son humour décalé nous font délirer! Et il déteint sur nous puisque nous reprenons maintenant, et allègrement, son expression «crazy» qu’il utilise à toutes les sauces : « It’s crazy men », « Asiatic girls are crazy», ou encore « Fuckin’ crazy basterd town »… Avec lui, c’est comme si l’on se retrouvait à chaque fois sur le canapé orange de The Wire ! On rencontre également un bon nombre d’européens : allemands, espagnols, anglais ou encore français, venus comme nous avec leur visa vacance-travail. Certains comptent travailler en faisant du  fruitpicking (ramasser les légumes et fruits dans les champs), d’autres préfèrent bosser en ville. Enfin, on a l’occasion de rencontrer un type qui fait du help-exchange. C'est-à-dire qu’en échange du gîte et du couvert, il participe à aider les autochtones et les travaux d’étudiant en biologie. Il a notamment bagué les kiwis en Nouvelle Zélande (les oiseaux pas les fruits… hum) pour une étude scientifique, suivi des cachalots en mer puis est arrivé à Melbourne afin de rejoindre un collègue s’occupant d’ornithorynques… Ca donne envie ! 

 Cuisine du Backpacker

Salle commune du Backpacker

[Il vient d’être dit « ornithorynque ». Notons premièrement pour les ignares, que l’ornithorynque, animal endémique d’Australie, fait parti des monotrèmes, seul ordre des mammifères pondant des œufs. Deuxièmement, ornithorynque c’est le « i » d’abord et le « y » ensuite comme dans bicyclette, callipyge et Sisyphe ; ce qui est le contraire dans cylindre, Cynthia, lyrique, mythique et syrinx. Petit moyen mnémotechnique pour s’en rappeler : « L’ornithorynque mythique tel Sisyphe siffla de son syrinx en cylindre la callipyge Cynthia assise sur sa bicyclette lyrique ». Nous savons parfaitement que cette histoire idyllique est sibylline. Mais remarquez que ces derniers mots mettent tout le monde d’accord.] 

     De notre côté, on ne se formalise pas, on verra bien ce que l’on trouvera comme job même si nous avons une préférence évidente pour le travail dans le bush (campagne australienne). On décide néanmoins que notre parcours, consistant en gros à faire le tour de l’Australie, se fera par le Sud-ouest car cela sera plus facile pour trouver du boulot dans le fruitpicking qui est fonction des différentes saisons. Nous profitons également de notre temps à passer ici pour aller faire un tour du côté de The University of Melbourne, une des six université de Melbourne, afin de se renseigner quant à la possibilité d’effectuer un job ou un stage d’un mois en tant que naturaliste/scientifique. Le professeur Marc Elgar (son nom c’est Algar ou Elgar ?!) nous reçoit dans son bureau pour nous donner des pistes sur des possibilités de travail volontaire pour des doctorants. Entre autres, certains travaillent sur des kangourous, d'autres sur les cygnes des parcs de Melbourne. Nous repartons avec leurs adresses afin de les contacter. On profite de la visite du campus aux fragrances printanières (ça sentait bon les mimosas) et à l’architecture oxfordienne pour chercher un livre sur la faune et la flore australienne à la bibliothèque universitaire. Seul Dédale à pu construire un endroit pareil ! Guillaume s’y est perdu alors Quentin … n’en parlons plus (voir le diaporama Lost in translation).

 


 Corvus sp.

Campus de The University of Melbourne


     Nous trouvons finalement un van pas très récent (1986) mais qui semble en bon état. Nous contactons son propriétaire, Guy (prononcer Gaille), employé d’une boite de skateboard, qui nous propose de l’essayer. Nous roulons 1h heure avec son petit protégé (on roule à gauche évidemment, pour le première fois, et Guy, peu rassuré, nous indique souvent qu’on n’est pas dans la  bonne voie) : ville, périphérique et autoroute histoire de pousser l’engin dans ses derniers retranchements. Celui-ci tient le coup, a encore de la patate à 110 km/h. Nous décidons au retour que nous l’achetons pour un prix raisonnable : $2300. Peut-être est-ce trop raisonnable mais nous allons être joueurs. « It’s all in the game, yo ! ». Guy s’occupe de tous les papiers pour nous, à savoir l’enregistrement du véhicule (qui comprend une assurance au tiers), le transfert de noms des propriétaires et le Roadworthy certificate, sorte de contrôle technique qui déclare, après inspection du véhicule, ce-dernier apte à circuler. Le Roadworthy est encore à faire et Guy prend rendez-vous chez un garagiste dès le lendemain, mais quelques surprises nous attendent alors. Plusieurs réparations sont à effectuer sur le van : pare-brise, pot d’échappement, alignement des phares, etc. Tout est à la charge de Guy, mais nous devons attendre au moins jusqu’au lundi suivant pour récupérer notre véhicule.

     Nous décidons alors de ne pas rester à Melbourne (on en a marre de la ville, on veut voir du grand et du sauvage !) mais de partir en trek de 3 jours sur la côte Sud à la recherche de la plus petite espèce de pingouins du monde, de pélicans et de parcs naturels regorgeant de nature et de vie ! Il ne nous reste plus qu’à nous approvisionner en nourriture puis à acheter le matériel de camping qui nous manque (popote, jerricane d’eau, bouteilles de gaz, matelas, chaises, table…). Au passage, nous sommes allés au Ken Shin Kan de Melbourne, Dojo de kendo proche de notre auberge, afin d’y trouver un boken pour s’exercer. On a plaisir à voir que l’esprit du kendo est intact ici : nous sommes accueillis avec le sourire, ils nous dépannent d’un boken alors qu’il n’en restait plus (sans tsuba mais tan pis) et nous invite à repasser quelques mois plus tard à notre retour à Melbourne pour participer à un entrainement … « Wassaaaa ! Dans le Pao ».
     Nous prenons un dernier déjeuner avant de filer ce vendredi 24 septembre en début d'aprem. Direction la côte au Sud-est de Melbourne.

3 commentaires:

  1. salut à tous les deux,
    malgré les aléas, bonne route vers l'Ouest
    Ce blog, c'est une idée géniale, merci de nous permettre de voyager un peu avec vous.
    Pensées d' Oline

    RépondreSupprimer
  2. Oh mon dieu ! Le professeur Rollin version 2.0 s'est glissé dans ce post *_* soyez déifiés !

    Et bon courage pour la suite, c'est que le début !

    RépondreSupprimer
  3. Merci Professeur Rollin!

    En tout cas, ca a l'air grave classe malgré les galeres de debut de voyages!!

    RépondreSupprimer