jeudi

Back dans les bacs (22-28 fév. 2011)

 
Melbourne, Victoria State, Australia

 
Route 23


     Canberra, capitale administrative de l’Australie, est située dans le tout petit Etat de l’Australian Capital Territory, Etat d’une ville en fait. C’est en 1901, après que les différentes colonies ont été fédérées pour devenir des Etats, que la décision de créer une capitale a été prise. Une fois le choix de l’emplacement fait puis la construction de la ville terminée, le siège du gouvernement national a pu être construit. Mais ce n’est qu’en 1927 que le siège administratif a été transféré de Melbourne pour s’installer définitivement à Canberra. Ainsi, du fait de la jeunesse de la ville, le plan d’urbanisation est relativement moderne. La capitale est construite en plusieurs cercles  agencés les uns par rapport aux autres. Le cercle principal au milieu duquel se situe le nouveau parlement a été créé sur une île artificielle ! Le bâtiment, très extravagant, a été construit en 1988 pour la modique somme de 1,1 milliards de dollars. Le toit est recouvert de pelouses où nous pouvons nous promener. En son centre, un porte-drapeau de 81m de haut soutient un drapeau australien long comme deux bus. A l’intérieur, l’architecture est plus classique avec de grandes colonnes dans le hall d’entrée, un mobilier chic, une salle de réception luxueuse ou encore les portraits des différents premiers ministres qui se sont succédés et autres hommes politiques importants. L’autre lieu important à aller visiter à Canberra est  le Musée National d’Australie. Il s’avère en effet être très intéressant et en vaut clairement le détour. La visite commence par un théâtre rotatif qui nous présente un récapitulatif rapide de l’histoire du pays, dans un excellent jeu d’images et de sons, depuis l’arrivée des premiers blancs (James Cook principalement) aux jours d’aujourd’hui en passant par La conquête de l’or ou encore la Seconde Guerre Mondiale. Nous retrouvons ensuite ces différents thèmes exposés sous forme de mini expositions. Nous apprenons ainsi plus sur les manifestations pour les droits des aborigènes, la géologie très particulière du pays, la faune étonnante qui habite ici (près de 80% des espèces animales sont endémiques), le désert etc. Nous avons devant nos yeux un véritable panorama de ce que représente l’Australie pour ses habitants. Notre coup de cœur revient finalement  au dénommé Rolf Harris, musicien connu pour avoir joué de la wobbeboard (planche rectangulaire en plastique qu’on fait vibrer avec ses mains) et être un des premiers blancs à tenter d’intégrer le didgeridoo dans sa musique (dont une reprise de Starway to heaven !). En un mot, son sens de l’humour, son intelligence et ses chansons bien sympathiques nous ont agréablement surpris.


 
Vue du toit du Parlement !

 
Australia flag


 
Rolf Harris

 
La premiere voiture capable de capturer des buffles avec une pince geante !

 

     Après la visite du musée, nous sommes fins prêts à repartir. Alors que nous commençons à rouler, un bruit familier se fait entendre. Encore ce maudit clac-clac. Cette fois-ci, nous l’entendons nettement du côté de la roue avant droite. Un mauvais pressentiment nous assaille. Nous partons directement à la recherche d’un garage pour vérifier tout ça. Lorsque finalement nous trouvons un garage capable de faire ce genre de vérification, il est trop tard les magasins sont déjà fermés. Pour éviter de trop rouler et d’aggraver le problème, nous passons la nuit dans la ville dans une sorte de parc entourant un lac artificiel où de nombreuses personnes viennent faire de la voile et de l’aviron. Nous nous réveillons aux aurores afin d’être dès l’ouverture du garage. Bis repetita, c’est bien le même problème que nous avons eu à la roue gauche. Qu’en y’en a plus y’en a encore ! Au moins cette fois-ci nous nous y sommes pris relativement tôt si bien qu’il n’y a que le roulement à changer. On nous annonce que le van sera prêt à 16h et que cela nous coûtera dans les 200 dollars. On commence à connaître la chanson maintenant. Nous mettons à profit cette journée de glande pour traîner dans la Bibliothèque Nationale où l’accès à internet est gratuit. A l’intérieur, nous nous installons dans le salon où nous pouvons être à notre aise. Juste à côté se trouve les salles d’archives. Dans l’une d’elles, nous pouvons observer entre-autres des vieilles cartes d’explorateurs ainsi que deux magnifiques globes datant du XVIIIème siècle. Ils représentent, pour l’un, le monde tel qu’il était connu à l’époque (c'est-à-dire la même chose que maintenant à quelques différences près) et pour l’autre, les constellations les plus célèbres de la voute céleste sous forme de représentations picturales (Hercule et sa massue, Orion avec son bouclier ou encore Persée et la tête tranchée de la gorgone dans sa main etc.). Nous rentrons en fin d’après-midi au garage pour récupérer notre véhicule. Pas de surprises désagréables nous attendent. Nous réglons la note et sortons de Canberra pour nous diriger tout droit vers les Snowy Mountains (Montagnes Enneigées). C’est dans cette zone alpine que se trouve le plus haut sommet d’Australie. Il s’agit du Mont Kosciuszko dont le point culminant est situé à 2228 mètres. Nous avons l’intention d’y faire un saut avant de retourner sur Melbourne.

 


      Sur le trajet qui mène à cette région montagnarde, nous nous arrêtons le midi pour déjeuner auprès d’une rivière qui semble être un bon habitat pour les ornithorynques. Ces animaux à la morphologie étrange vivent principalement dans l’eau pendant la nuit et restent confinés dans leur terrier durant la journée. De plus, ils sont très peureux et du coup ils sont très difficiles à observer. Qu’importe, nous décidons de partir à leur recherche. Après avoir choisi l’emplacement qui nous paraît le plus adapté à l’observation, nous restons assis et attendons patiemment le couché du soleil. Le lieu est paisible, à peine troublé par le clapotis de l’eau et le chant moqueur des kookaburras. Lorsque le soleil termine sa course au-delà de la ligne d’horizon et que nous ne sommes plus éclairés que par les dernières lueurs rougeâtres puis mauves de l’astre, nous aiguisons nos sens, à l’affût du moindre bruit ou déplacement. Tout près de Guillaume, une masse informe se met en mouvement : un ornithorynque ! Le mammifère nous ayant repérés, se dépêche de sauter à l’eau. Il nage quelque temps puis plonge soudainement au fond de la rivière. Comme il descend la rivière, il s’éloigne de plus en plus de nous. Plus moyen de le voir. Nous courrons alors vers l’aval du cours d’eau aussi furtivement que nous le pouvons. Arrivés là où l’animal avait plongé, nos yeux cherchent frénétiquement partout prêts à détecter le moindre mouvement. La visibilité s’estompe malheureusement peu à peu et il ne nous reste guère de temps avant que l’obscurité ne l’emporte. Soudain, nous voyons apparaitre une masse informe qui nage tranquillement dans le cours d’eau. Nous distinguons plus une ombre que nous ne voyons réellement l’animal mais il s’agit bien d’un ornithorynque que nous reconnaissons à sa manière de se mouvoir. C’est à ce moment précis que la pluie décide de rentrer dans la partie. Au début fine et disparate, elle se transforme rapidement en une averse de forte intensité. C’est bien notre veine ! Il a fait beau et chaud toute la journée et il a fallu que la pluie vienne tout perturber. Trempés, nous battons en retraite pour nous abriter. Nous ne pourrons pas faire mieux même s’il faut reconnaître que c’est déjà pas mal d’avoir entre-aperçu ces animaux endémiques d’Australie et dont la population est faible, qui plus est. Nous poursuivons notre chemin pour dormir au pied de la montagne que nous irons gravir dès le lendemain.

            Après une nuit fraîche comme nous n’en n’avions plus connu depuis près de cinq mois, nous partons à l’assaut du mont. Près de 10km pour atteindre le sommet avec un dénivelé de 400m, ça ne devrait pas être trop compliqué. Nous avançons rapidement observant le paysage nous entourant. Il n’y a pas de montagnes dominantes à proprement parlé mais plutôt un plateau surélevé où des pic rocheux émergent d’un peu partout. La végétation se fait rare à cette altitude. Seuls des eucalyptus ont élu domicile sur les flancs des montagnes au début de notre progression. Nous atteignons finalement le sommet du Mont Kosciuszko (nom polonais en hommage au premier homme à l’avoir grimpé) en début d’après midi. Après avoir admiré la vue, nous prenons notre déjeuné au sommet savourant notre repas sur le toit de l’Australie. Nous rebroussons ensuite chemin en direction de notre van car nous n’avons pas de temps à perdre. Il nous reste moins d’une journée et demie pour faire les 750km avant d’arriver à Melbourne où nous attend notre stage d’un mois à l’Université des sciences sous la houlette du post-doctorant Michael Nash. Nous reprenons une fois encore la route et malgré la pluie qui nous accompagne durant presque tout le trajet, le paysage vallonné est plutôt agréable à contempler. Nous revenons ainsi dans l’Etat du Victoria, là où tout à commencer pour nous. Et c’est avec une certaine nostalgie que nous accomplissons les derniers kilomètres qui nous permettrons de réaliser un tour complet du territoire australien. Bien sûr, nous ne sommes pas encore allés dans tous les endroits que nous avons prévu puisqu’au mois d’avril, après notre stage, nous prendrons le cap pour la Tasmanie. N’empêche avec ce retour au point de départ, une page importante de notre voyage se tourne. Le dimanche soir, à quelques bornes de Melbourne, nous fêtons notre retour comme il se doit : apéro, gueuleton bien gras, vin rouge. Nous nous rappelons nos premiers pas balbutiants dans les rues de la ville et nous avons alors l’étrange impression que cela remonte à une éternité.




 
Le plus haut point d'Australie


 De retour au point de depart

     Nous nous levons au petit matin, avant le lever du soleil, pour tenter d’arriver à 9h30 dans les temps. Nous avons bien fait de partir tôt car des bouchons entourent la ville. Nous nous demandons alors si nous serons là-bas à temps pour qu’on nous présente les lieux et qu’on fasse la connaissance de nos nouveaux collègues. La circulation est vraiment peu fluide et les minutes s’égrènent inlassablement. Putain, 2h30 pour parcourir 6O bornes ! Ca fait déjà un bon trois-quarts d’heures de retard. Et une fois arrivés sur place, nous nous rendons compte qu’il n’est pas facile de se repérer dans cette université géante, a fortiori quand on ne connait pas les lieux. En premier lieu, nous devons trouver une certaine Linda Thomson qui nous remettra nos cartes d’accès…


1 commentaire:

  1. Allez allez au boulot maintenant, fini le farniente ;) Bonne continuation avec Linda Thomson, elle a un nom de téléviseur, ca ne peut que bien se passer

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