mardi

Still (10-21 fév. 2011)

 Sydney, New South Wales State, Australia

Gold Coast



            La Côte Est et plus particulièrement la Gold Coast est l’une des régions, sinon la région, la plus peuplée d’Australie. Cela faisait tellement de temps que nous voyagions dans des régions où il y a peu d’habitants que le contraste auquel nous sommes confrontés maintenant nous surprend fortement. En fait, nous avons oublié ce qu’était que vivre dans des lieux fortement urbanisés. Tellement urbanisés que nous sommes légèrement déçus par cette Gold Coast pourtant très réputée. Les vagues et l’eau claire du Pacifique font le régal des surfeurs mais les villes et les bâtiments agglutinés le long des plages donnent un caractère artificiel et balnéaire qui ne nous sied guère (l’exemple le plus frappant étant la ville de Surfer Paradise). Nous sommes loin du caractère sauvage de la Côte Ouest. De plus, chercher un endroit où pioncer est ici vraiment galère. Il y a trop de monde partout et peu de zones de repos. Les villes étant collées les unes aux autres, c’est comme si nous cherchions un lieu où dormir en pleine ville. Dès le lendemain, nous décidons de quitter cet endroit trop bondé pour les espaces montagneux des forêts pluvieuses situées plus dans les terres. Notre choix s’avère être le bon. De magnifiques montagnes verdoyantes s’offrent à nos yeux ébahis. Nous grimpons les cols pour faire le tour des parcs nationaux qu’abritent ces lieux. Dans des montées assez raides (des pentes allant jusqu’à 20% d’inclinaison), le van lutte, plie sous l’effort mais ne rompt pas. Le jeu en vaut la chandelle : l’horizon s’étend jusqu’à perte de vue et nous pouvons observer les vallées serpentées par les rivières et au-delà l’Océan Pacifique. 

 Surfer Paradise, sa plage, ses 4x4 et ses buildings.

            Le premier parc que nous visitons est le Springbrook National Park qui se trouve sur les restes d’un ancien volcan, vieux de plus de 20 millions d’années, qui a façonné l’environnement par ses irruptions. Là encore, le paysage offre de nombreuses vues (lookout) impressionnantes sur les alentours. Nous en profitons pour faire un peu de randonnée. Quel plaisir de se promener en forêt dans une végétation aussi luxuriante ! Nous apprécions véritablement ces lieux paisibles, silencieux, que seul les chants des oiseaux viennent troubler. Ici tout est calme, luxe et volupté pour reprendre l’expression du poète. Qu’importe si les toiles d’araignées se collent un peu partout sur nous ou si les sangsues se collent sur nos pieds et nos jambes pour nous pomper un peu de sang (le problème c’est juste qu’on ne les sent pas et que leur anticoagulant est pour le moins efficace !). L’ambiance "jungle profonde" nous entoure et nous nous enfonçons, seuls, avec plaisir dans cette immensité verte à la manière d’un Indiana Jones dans Le temple maudit…. Nous poursuivons notre chemin pour nous rendre au Lamington National Park. Cet espace montagneux fait parti de l’héritage mondial de l’UNESCO de part son précieux rôle écologique. De multiples randonnées de plus ou moins longues haleines sont possibles. Le parc étant divisé principalement en deux grandes zones distinctes : les Green Mountains et Binna Burra, nous décidons de passer plusieurs jours dans les parages. Les tracks que nous faisons sont tous excellents. Nous traversons des lieux particulièrement beaux. Au cours de nos marches, la végétation change. De grands arbres recouverts de lianes font place à des forêts d’hêtres millénaires, appelés Antarctic Beeches du fait qu’on ait retrouvé des traces de leur présence en Antarctique à l’époque où ce continent était encore rattaché à l’Australie. De nombreux cours d’eau, des magnifiques cascades et chutes d’eau parsèment les différents parcours. Parfois, la pluie s’invite en versant des trombes d’eau de courtes durées mais bien intense. Le terme de forêts pluvieuses prend ici tout son sens. Nous apprécions tellement les lieux que c’est un peu à regret que nous devons les quitter. 

L'escalier de la forêt

 Sangsue très attachante, nourrie au sang français, svp.

 Orchidée endémique du Queensland



Twin Falls

Epiphyte ayant fait sa place sur un tronc et remplacé complètement ce qu'il y avait au-dessus

Racines d'un figuier étrangleur autour d'un tronc d'arbre déjà en place (l'arbre est à la base épiphyte, posé sur une branche)

Totoro, totoooooro.



Pause déjeuner en forêt


 Ecrevisse bleue de forêt, d'eau douce et particulièrement belliqueuse la petite.


            Le dernier soir que nous passons aux Green Mountains, nous avons besoin d’électricité pour recharger la batterie de l’ordinateur portable. N’ayant pas de prise sous la main, nous tentons une excursion dans le Hotel Resort du parc en nous faisant passer pour des clients de l’hôtel. Pendant que la batterie charge, nous sommes alpagués par une chinoise qui nous met au défi de la battre au ping-pong, sport roi dans son pays. Après plusieurs tentatives, nous l’emportons finalement. Nous sympathisons très vite avec cette dynamique asiatique et nous passons la soirée avec elle. Comme il se trouve que c’est elle qui gère l’hôtel en tant que réceptionniste (elle parle couramment le chinois, le japonais, l’anglais et se met au français !) et que le patron n’est pas là, elle nous ouvre toutes grandes les portes de la demeure. Nous ne demandons rien mais Jian Ying (ou bien Jane lorsque son prénom est anglicisé) tient à nous faire plaisir. Nous profitons alors pleinement du billard, du salon, des bières et cerise sur le gâteau du spa, le tout pour pas un rond au lieu des 300 dollars de prévu par tête de pipe ! Que c’est bon de se délasser dans un jacuzzi en plein air après une longue journée de marche et de regarder tranquillement les étoiles tout en discutant de tout et de rien. Ah là là ! la vie est pleine de surprises : on part à l’aveuglette recharger son portable et on se retrouve quelques temps plus tard dans un jacuzzi, les doigts de pieds en éventail en train de discuter le bout de gras avec une chinoise ! Après cet agréable moment de détente, nous continuons notre route en se disant qu’on laisserait bien une seconde chance à la Gold Coast. Peut-être que les coins situés plus au Sud seront plus agréables.


spa : société protectrice des apathiques

             A peine revenus au bord de la Côte Est que les ennuis commencent. Nous nous apercevons au bout de quelques heures que Guillaume a perdu sa sacoche, très certainement sur le parking où nous faisions nos courses. Le problème majeur est que tous ses papiers sont à l’intérieur ainsi que les différentes cartes bancaires et qu’il n’a pas de photocopies de son passeport ! S’en suivent différents allers-retours entre les Etats du Queensland et du New South Wales, une inspection au peigne fin des lieux de la perte avec interrogatoire des différents magasins, une visite au commissariat et quelques sueurs froides. Après un jour et demi, la sacoche est finalement retrouvée par une employée du supermarché Coles qui a eu la brillante idée de regarder à l’intérieur pour voir si nous avions un numéro de portable noté quelque part. Bien lui en a pris et c’est avec soulagement que nous n’irons pas faire un tour au consulat français de Sydney pour remplir tout un tas de paperasses… Tout juste sommes nous sortis de cette histoire que la roue avant gauche du van fait un bruit inquiétant, un clac-clac qui n’augure rien de bon. Nous vérifions mais ne voyons rien d’anormal. Pourtant dès que nous commençons à rouler, la roue continue à produire son horrible son. Parfois, le véhicule tangue vers la droite sans que nous le voulions ou bien les freins ont du mal à répondre. Pas le choix, nous devons au plus vite atteindre un garage qui nous indiquera ce qui cloche vraiment. C’est aux abords de la ville de Byron Bay que nous le trouvons. C’est un garage de taille respectable, trois employés plus le patron, et l’ambiance semble être agréable. Après inspection du van, le chef (imitateur chevronné de Bob Dylan) nous indique que nous avons eu une chance énorme d’être arrivés ici avec l’engin en un seul morceau. La roue avant gauche tient à peine, certains rouages à l’intérieur sont cassés et une pièce qui à l’origine devait être un parfait cylindre est par endroits un simple cercle ! Le van ne peut plus rouler dans ces conditions et il est nécessaire de le réparer tout de suite. Nous acceptons, bien évidemment. Le véhicule sera réparer dans l’après-midi et le tout nous coûtera à peu près 200 dollars, ce qui reste raisonnable. 


            Au lieu de rester planter là à poireauter toute la journée, nous partons rejoindre le centre-ville de Byron Bay et la plage qui se trouve juste à côté. Cette ville est l’une des destinations favorites des jeunes en vacances. C’est vrai que cet endroit a de nombreuses qualités à revendre : le farniente imprègne les lieux, happy hour à partir de 16h30, l’eau est d’un bleu-clair saisissant, les vagues sont au rendez-vous, la plage est de sables fins, les jolies filles abondent sur la plage et portent des bikinis qui tiennent par on sait quel miracle (hum hum, on s’égare pas un peu là ?)… Bref, le lieu est appréciable. Nous partons prendre quelques vagues bien puissantes et qui nous rabattent indubitablement plusieurs dizaines de mètres sur la gauche à cause du courant fort qui circule ici. A peine sortis de l’eau, qu’une partie de foot est improvisée sur la plage. Anglais, canadien, irlandais(e)s, allemand(e)s, français, personne ne se connait vraiment mais ça n’empêche pas de bien se marrer. La journée passe tellement vite qu’on doit accélérer le pas sur le chemin du retour pour arriver au garage avant qu’il ne ferme. Là, un nouveau problème nous attend bien au chaud. Le chef du garage nous apprend qu’ils ne peuvent réparer la roue car une autre pièce est cassée également. Ils ne pourront réparer que demain lorsque la pièce sera là. Nous n’avons guère le choix là encore. Il nous propose de sortir le van du garage, ayant compris qu’on dormait dedans, et de le laisser sur le parking derrière le bâtiment. Cela ne leur pose pas de problèmes et nous voilà passant la nuit sur un van à trois roues derrière un garage dans un lieu assez glauque. Au moins, la cafétéria d’à côté nous donne les restes de la journée. Au menu : snacks, friands à la saucisse, galette de poisson pané et une pastèque. Cela fera parfaitement l’affaire. 

 Byron Bay

 La roue de l'infortune
            Le lendemain, la réparation prend plus de temps que prévu. Des boulons sont à changer, les freins à graisser, les roulements à remettre en place, etc. A 13h, le van est fin prêt. Le chef nous annonce que malheureusement le prix sera plus cher car il y a eu une pièce en plus à changer et le temps de main d’œuvre a été plus long. Nous nous en doutions un peu. Néanmoins le prix augmente considérablement et passe à 480 dollars. Bon, on rentre toujours dans nos frais mais les problèmes liés au van se font de plus en plus fréquents. Espérons que ce soit la dernière fois même si un gros doute est permis !  Après avoir passé 24h dans la vie d’un garage australien (expérience intéressante tout de même), nous décidons de prendre l’air du large, direction Cape Byron, point le plus à l’Est de l’Australie. Le nom du lieu a été donné par Cook en hommage au grand-père du poète Lord Byron qui était un fameux navigateur. Ce cap, pointe de terre élevée s’avance dans l’océan, offre une vue impressionnante et magnifique presqu’à 360°. Un phare trône ici depuis plus d’un siècle pour guider les bateaux de son halo lumineux.


 Le nouvel album de faith plus one, bientôt dans les bacs

            Nous quittons ces hauteurs pour nous diriger ensuite vers la plus grosse ville australienne, capitale économique : Sydney. Avec près de quatre millions et demi d’habitants, elle regroupe un cinquième de la population du pays. Nous nous levons aux aurores pour visiter la ville ce qui n’empêche pas d’être pris dans les embouteillages au petit matin. Il y a des routes partout, un grand nombre de voies, des bretelles d’accès qui s’emmêlent, des tunnels, des péages et des ponts dans tous les sens. Nous nous perdons facilement en arrivant en van dans Sydney. Nous nous garons donc tant bien que mal à distance du centre-ville et parcourons les derniers kilomètres à pied. Le centre-ville ressemble de près à celui de Melbourne : buildings et centres commerciaux énormes, rues en quadrillages, artistes de rue, métro aérien posé sur pylônes, etc. Nous ne nous y attardons pas, nous voulons voir le principal monument de la ville : l’Opéra de Sydney, symbole de l’Australie tout entière. Nous traversons les immenses jardins royaux, où quelques chauves-souris ont établies résidence, pour arriver sur les rives d’un des ports de la ville. Celle-ci est posée directement au contact de l’eau et un grand nombre de quais s’avancent dans l’Océan pacifique sur ses bords. Au loin, nous apercevons l’Opéra, comme un vaisseau accosté, voiles latines au vent et pourtant immobile. Il apparait devant un immense pont d’acier qui surplombe le port. La vue est grandiose. Nous entrons à l’intérieur du monument quelques instants et profitons de la vue qu’offre la ville depuis son parvis. Nous nous baladons ensuite dans les rues de la ville avant de reprendre le van pour nous diriger vers une des plages les plus réputées de Sydney : Bondi Beach. C’est sous un ciel orageux que nous y arrivons. Il s’agit d’une grande plage de sable, en arc de cercle, touchant directement la ville. Plusieurs surfeurs sont dans l’eau, des kayakistes aussi. Les villes australiennes ont ceci de particulier qu’elles sont jeunes et, par conséquent, sans histoire ou presque. Les monuments, les places célèbres et remarquables sont peu nombreuses. Aussi, après avoir profité de ce que Sydney pouvait nous offrir, nous quittons les lieux. La destination suivante est la capitale administrative du pays : Canberra.

Arrivée dans Sydney par le Harbour Bridge

Métro aérien

 Opera House de Sydney

 "Là, c'est moi devant l'opéra"
 
Centre-ville de Sydney

3 commentaires:

  1. Euh je m'excuse mais je me dois de m'insurger contre cette citation erronée de Beaudelaire car l'originale est "luxe, calme et volupté" !!!

    En tout cas, toujours un plaisir de lire vos péripéties en ces temps bien monotones ici. Profitez bien de ces quelques semaines et je vous attend pour début mai les p'tits loups !!!

    RépondreSupprimer
  2. Dites vous ressemblez de plus en plus à de parfaits australiens : blondes & bronzed !!

    RépondreSupprimer
  3. Salut les mectons !

    Ravissants clichés photographiques en forêt ! La feuille verte et le t-shirt CARCASS, tu me réjouis mon Guitoun !

    Allez, Prenez soin de vous ! Des bises de Nenette, Adri, Bazoule, Noem et moi !

    RépondreSupprimer