vendredi

Good vibrations (13-18 oct. 2010)

Uluru - Kata Tjuta,  Northern Territory state, Australia
 

     Mille milliards de mille sabords ! Qui aurait cru que la plus grosse journée de pluie que nous essuierions depuis le début serait en plein désert ?! Pourtant lorsque nous quittons Alice Springs en tout début d’après-midi, le soleil est à son zénith et sans l’ombre d’un nuage. Nous prenons, par cette occasion, notre temps pour déjeuner sur une aire de repos plutôt tranquille. Là, nous rencontrons deux allemands avec qui nous lions rapidement sympathie. Daniel, surfeur baba cool, est en Australie depuis onze mois et il se ballade un peu comme nous dans l’immensité du pays d’Oz. Il a été rejoint par Max, un ami d’enfance du même village situé près de Francfort, pour une durée de trois semaines. Comme ils se dirigent vers Uluru, nous décidons de faire un petit bout de chemin ensemble. Nous choisissons également de faire un léger détour (300 km tout de même !) vers King’s Canyon, lieu magnifique nous promet-on. C’est à ce moment-là que le temps choisit pour se gâter franchement et que la pluie se mette à tomber averse. Nous roulons néanmoins jusque tard dans la nuit, sous une pluie battante, pour nous rapprocher le plus possible de King’s Canyon et ce malgré les zones d’eau qui se forment sur la route en bas des pentes. 

     Au petit matin, la pluie nous contraint à rester dans le van jusqu’à ce qu’elle s’arrête ou diminue d’intensité. C’est dans ce genre de moment que nous apprécions d’avoir acheter un van au lieu d’une voiture car nous pouvons être à nos aises pour attendre l’accalmie. Cette dernière pointe finalement le bout de son nez en milieu de journée. Le problème c’est que les routes sont désormais fermées des deux côtés et nous nous retrouvons bloquées comme sur une île ! Il ne reste plus qu’à attendre que la route s’assèche et espérer que cela se fasse rapidement… En fin d’après-midi, las de patienter, deux 4x4 tentent le coup. Le premier arrive péniblement à traverser mais le second reste collé dans la boue. Du coup, il devient l’attraction locale de toutes les personnes coincées sur la portion de route où nous nous trouvons. Pour s’extirper de là, ils font appel aux rangers du coin et leur gros véhicule. Pendant plus d’une heure nous assistons à un spectacle amusant qui se termine sous les ovations lorsqu’enfin les rangers tractent avec succès le 4x4 en dehors de la boue. Cet incident nous fait dire unanimement qu’on va peut-être patienter encore un peu avant de se la tenter ! Nous attendons encore quelques heures et nous nous lançons à l’abordage. Les allemands, avec leur voiture break passent en premier et réussissent la traversée. C’est notre tour maintenant. Nous y allons sans sourciller et nous … nous retrouvons embourbés ! Encore cette fichue roue gauche qui fait des siennes. Heureusement pour nous, le ranger (plutôt le style hippie que du genre Walker) était encore dans les parages. Il nous remet dans le droit chemin et nous pouvons enfin quitter ces lieux. Nous nous posons pour la nuit près d’une cascade, à Kathleen Springs, et nous prenons un bon apéro bien mérité avec nos nouveaux compagnons de route. L’ambiance, dans un mélange d’anglais, de français et d’allemand est joviale et nous partageons nos différentes cultures qui comprennent moult blagues pourries (dans les deux camps), saveurs culinaires et capiteuses, goûts musicaux et tutti quanti !

Stuck in the mud with you !

Pause déjeuné


Araignée au regard terrifiant


Max escaladant la cascade


     King’s Canyon est une formation rocheuse creusée par l’eau depuis 440 millions d’années. Nous entamons une randonnée tout autour du canyon qui surplombe à 100 mètres la vallée où coule la rivière le long de laquelle se développe un cordon arboré. Le paysage est vraiment impressionnant. Durant les quatre heures de marche, nous avons l’impression par moment d’être comme le robot Exploreur découvrant la planète Mars ou bien encore d’être projeté dans l’univers de Toriyama et le contraste entre la roche ocre et le ciel azur rend le cadre aussi coloré et vif qu’un dessin de Tarquin. Nous nous amusons à grimper sur les tumulus rocheux que le vent a façonnés au cours du temps. Sur certaines d’entre eux nous pouvons apercevoir des traces de méduses vieilles de plusieurs centaines de millions d’années. Nous quittons ce lieu, contents d’avoir fait ce détour dans un endroit comme celui-là.




King’s Canyon


Le mime Marceau  peut aller se rhabiller



Nous avons rencontré le seul pigeon envoyé par les Saiyan, Pigeonayan…


Ce lieu rappelle le premier affrontement entre Sangoku et Vegeta… Mais que se passe-t-il ?  [Au loin on peut entendre ce bruit distinct Fishiouishiouishiou…] Oh mon Dieu c’est un véritable cauchemar ! A qui peut bien appartenir ce puissant  Ki ? Ce ne serait quand même  pas Pigeonayan …


…  se transformant en Super Pigeayan 1 ! « Fier, FIER !! Je suis le prince des pigeayans !! »



Petit coin de paradis


Daniel au bord du gouffre


Crevasse sans fond

 The Expandables


Certaines zones de la route restent partiellement inondées


     Nous reprenons la route et nous avons à peu près 4oo km à parcourir avant d’atteindre un lieu sacré pour les aborigènes : Uluru. Il apparait au détour d’un virage comme sorti de terre au milieu de nulle part. Nous nous arrêtons à quelques encablures du lieu sacré et nous posons comme des pachas sur le toit du van à déguster un café/thé. Assis en tailleur, on médite devant la montagne et, contrairement à Shurik’n, on arrive à faire le vide. On focalise notre attention sur le coucher de soleil qui teinte Uluru de couleurs nouvelles, incandescentes et éphémères. Capter cet instant unique dans la journée termine de nous apaiser totalement. Nous procédons dès le lendemain après avoir observé le soleil levant derrière Uluru, à un tour complet à pied de la montagne. Aussi proche, nous sommes surpris de voir que la roche est extrêmement lisse et que par endroits elle semble être grignotée comme un gruyère par d’improbables souris géantes. Néanmoins, tel un Iceberg, la montagne n’est que la partie émergée d’un bloc rocheux bien plus volumineux. Uluru a, à bien des égards, un caractère mystique qu’il est aisé de ressentir.

     La montagne sacrée Uluru renferme de nombreuses légendes qui en ont fait un lieu mythique. L’une d’entre-elles raconte qu’où que vous marchiez autour de la source d’eau de Mutitjulu (situé dans un des multiples renforcements d’Uluru), vous êtes entourés par la présence de deux êtres ancestraux : Kuniya, le python worma et Liru, le serpent venimeux.

" Kuniya, la Femme Python, est venue de très loin de l’Est pour faire naître ses enfants à Uluru. Elle porta ses œufs tout autour de son cou comme un collier et les apporta à Kuniya Piti sur le coin Nord-est de la montagne. Là, elle laissa ses œufs sur le sol et s’y installa. Un jour, Kuniya dû utiliser ses pouvoirs magiques et physiques pour venger la mort de son jeune neveu, appelé Kuniyawati. Ce dernier avait attisé la colère de Liru, le serpent venimeux, en s’en prenant à un de ses membres. Liru, venant du Sud-ouest, se rendit à Uluru avec ses guerriers pour prendre sa revanche. Lorsque Liru vit Kuniyawati se reposant à la base d’Uluru, il fonça sur lui en lançant violemment ses multiples lancent. Nombre d’entre-elles frappèrent la montagne avec une telle force qu’elles la percèrent, laissant une série de trous encore visibles aujourd’hui. Le pauvre Kuniyawati, dépassé par le nombre et la puissance des coups,  fit tout ce qu’il pouvait mais tomba finalement raide mort.

Lorsque les nouvelles de la mort du jeune python parvinrent jusqu’à sa tante de l’autre côté d’Uluru, elle fut envahit de chagrin et de colère. Elle se rua le long des courbes de la montagne jusqu’à la source de Mutijulu, où elle confronta l’un des guerriers de Liru, qui se moqua effrontément de son chagrin et de sa rage. Kuniya entama alors une dance d’un pouvoir magique immense. Le sable se déposa sur tout son corps la protégeant des attaques possibles. Sa rage était si forte qu’avec sa lance, elle imprégna le  lieu de poison. Puis, dans une autre dance hypnotique, Kuniya pris son bâton de creusement et frappa la tête du guerrier assez fort pour le tuer en un coup. Mais sa colère étant maintenant au-delà de toute raison, elle le frappa encore et encore en travers de la tête. Il tomba mort abandonnant ainsi son bouclier sur le sol.

Les signes de ce terrible conflit sont toujours gravés dans la roche autour de Mutitjulu. Kuniya, elle-même, resta incrustée comme une ligne sinueuse noire sur le mur Est. Les coups qu’elle porta ont laissés deux profondes fissures sur le mur Ouest. Le bouclier du guerrier de Liru, resta là où il tomba, formant désormais un large rocher bombé"


Cette photographie n’est pas un montage Photoshop !


Uluru at the sunset


Uluru at the sunrise

L’autre côté d’Uluru

 

Source de Mutitjulu, lieu du conflit entre Kuniya et le guerrier de Liru

     Nous achevons ce tour des formations géologiques du désert australien par une marche dans les monts Olgas (Kata Tjuta, qui signifie « nombreuses têtes »). Situés à une quarantaine de km d’Uluru. Nous pénétrons à l’intérieur de l’enceinte des blocs où la faune et la flore sont étonnamment bien développées. Nous pouvons observer à loisir de nombreuses perruches, cormorans, perroquets, pinsons et quelques lézards. La marche se termine sur une élévation nous offrant un superbe panorama.

 Kata Tjuta



Après avoir réalisé un exposé sur le comportement et la génétique du Zebra finch, nous avons enfin l’occasion de le voir


Bugrigar (Melopsittacus undulatus)


Little black cormorant (Phalacrocorax varius)

Australian Ringreck (Barnardius zonarius)



     Il est temps pour nous de nous diriger vers Perth, à la recherche de travail. Nous disons donc au revoir à Daniel et Max qui s’en vont vers Sydney. Nous nous donnons rendez-vous à la fête de la bière à Munich pour nous délecter de la Schnapple-seeple, bière endémique de leur région.

2 commentaires:

  1. Salut les Loupiots!

    Pour la première fois je vous laisse un petit comm' (c'est plus facile quand on a une connexion intermédiaire stable!)! Je vois que vous vous éclatez bien dans le Pays de Oz, cette espèce de grande île (ben quoi, oui, ça flotte non? :p )...dans laquelle on est bon nombre à vouloir mettre les panards.

    En tout cas, merci de nous faire voyager avec vous, c'est bien cool, cette petite promenade de santé commentée et instructive!

    Bisous et prenez soin de vous!!!

    Julia

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  2. Salut à vous!
    Pareil pour moi premier commentaire car premier vrai passage avec lecture sur ce blog (très agréable au demeurant!)
    J'espère que vous profitez bien et que vous vous faites bien plaiz'?! Ça a l'air d'être le cas ;)
    Bonne continuation à votre trip!
    Olaff

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