jeudi

Into the wild (01-04 oct. 2010)

Mildura, Victoria State, Australia

Trajet en passant parc les parcs nationaux
     
     La remontée vers le nord s’accompagne d’un réchauffement des plus agréables. La température augmente au fur et à mesure que la latitude diminue. A tel point que notre beurre, qui possède normalement sa forme parallélépipédique habituelle, ressemble désormais à une masse informe et presque totalement liquide. On sent que bientôt il faudra faire attention à nos réserves d’eau, surtout potable (déjà certaines zones n’ont plus d’eau buvable en libre service) et à nos choix alimentaires (pas de glacière). A cela, s’ajoute l’apparition en masse de moustiques particulièrement tenaces et peu sensibles aux repoussants, sensés pourtant être efficaces. D’ailleurs le soir, un rituel commence à s’installer. Une fois rentrés dans le van pour dormir, nous passons systématiquement une bonne vingtaine de minutes à traquer et exterminer tous les moustiques (et y’en a une palanquée) ayant eu l’audace de s’aventurer dans notre « chez nous ». Par ailleurs, nous parcourons parfois des aires où une espèce de mouche, fruit fly, fait de gros ravages. Comme elle envahit les habitats en pondant ses œufs dans les fruits, il est interdit d’avoir des fruits avec soi dans certaines zones. On se rend donc rapidement compte que nous débutons une nouvelle phase dans notre road trip.

"Salut... jsuis au Nullawarre"


     Le premier parc national que nous rencontrons est celui des Grampians. Cette zone est relativement "montagneuse" et dénote avec le paysage plutôt plat qui l’environne. Et très vite nous sommes charmés par ces lieux. Nous avons accès à des panoramas magnifiques et la roche qui se découpe des falaises prend des formes surprenantes laissant libre cours à l’imagination, comme par exemple aux Balconies ou encore le rocher au doux nom de Jaws of the Death (Dents de la Mort). On se laisse également enivré par les chutes de MacKenzie. Mais que dire d’Hollow Montain (la Montagne Creuse), ancien lieu de vie aborigène ? Les énormes blocs rocheux emplis de cavité, permettant de s’abriter des colères du Ciel, offrent une vue imprenable sur les alentours. Le monde du vivant n’est pas en reste non plus. Les premiers rapaces apparaissent ainsi que de nouvelles espèces de perroquets. Les marsupiaux (houba houba) sont aussi dans la place avec des kangourous plus présents que jamais, et nous avons la chance, au détour d’une route, de croiser un échidné à nez court (Tachyglossus aculeatus). De leur côté, les lézards commencent à pulluler. Et il est frappant de voir à quel point ils se confondent avec le paysage environnant (C’est l’Evolution ! Ca s’appelle le Darwinisme !). Dans les habitats où les feux sont souvent d’actualité, de nombreuses branches calcinées jonchent le sol. Quel ne fut pas notre étonnement quand l’une d’elle se carapata sur ces quatre pattes (voir photo ci-dessous) !!

Les Grampians vus de loin

Les Balconnies au crépuscule

 
 Les Balconies au matin

"Quentinfiki" annonçant la venue du roi  lion

Chutes de MacKenzie

 
 Méditation sur les rocheux après une chute dans l'eau où ça a fait "Bing bang pouf padam coung coung padabeul padabeul plouf" !

Hollow Moumtain
 

 

échidné à nez court (Tachyglossus aculeatus)


Le lézard imitant la branche calcinée
    

     Les Grampians dégagent véritablement une aura et nous ne sommes pas les seuls à nous en apercevoir. Un matin après avoir déjeuné devant les Balconies, nous discutons avec un couple d’espagnol Monce et Ramon. Ce dernier nous apprend qu’il est réalisateur de courts-métrages et qu’il a beaucoup été influencé par Buñuel, Fellini ou encore Goddard. Il se trouve par ailleurs qu’il est en pleine réalisation (l’histoire d’un type ordinaire qui voyage avec un hôte aux antipodes de lui). Comme le paysage l’inspire, il décide de nous filmer, si cela nous dérange pas, pendant qu’on fait semblant de ranger le van. Nous acceptons volontiers et nous mettons à profits notre jeu d’acteur dans des rôles, il faut bien le dire, de composition. Guillaume se mue même un instant en Charles Bronson lorsqu’il entame un air avec son harmonica.

     Nous poursuivons notre route jusqu’aux abords du parc national Little Desert, où nous passons la nuit. Le lendemain matin, prêts à visiter le parc, nous repartons. Mais en voulant nous remettre sur la route principale, nous nous embourbons littéralement dans le sable ! Pas moyen de bouger le van, que ce soit en marche avant ou en marche arrière, les roues arrières patinent. Pire, l’arrière s’enfonce aussi surement qu’un couteau dans du St Hubert! Nous voilà bloqués comme de beaux abrutis. Néanmoins, on ne se laisse pas abattre et nous nous mettons à creuser frénétiquement autour des roues arrière avec nos mains. On réessaye de faire bouger le van et ce dernier ne bouge pas d’un pouce… Alors, on continue de creuser, jusqu’à ce que le sol soit relativement dur. Nouvel essai et nouvel échec. Toutefois, on s’aperçoit que c’est seulement la roue arrière gauche qui pose problème. On décide alors d’utiliser le cric pour lever le plus possible la roue fautive puis y glisser des bois morts trouvés aux alentours. Nous remettons ça en accélérant doucement. Le van avance légèrement mais pas assez alors on y va franchement en accélérant plein pot. Résultat des courses: beaucoup de fumées et zéro centimètre de gagné ! Là pour le coup, on en a franchement marre et on est à deux doigts de lâcher l’affaire. On songe alors à appeler des secours pour nous tirer de là. Seulement, deux choses nous freinent dans cette démarche : le prix que ça va coûter (on n’a pas pris d’assurance dépannage) et le fait même de déranger les responsables du parc nationale pour un ensablement malencontreux. Dans un dernier sursaut d’orgueil, on élabore une dernière stratégie. Elle consiste à balancer le van en cadence d’avant en arrière afin de lui faire gagner le maximum d’énergie potentiel Puis Guillaume se rue sur le volant et appuie sur l’accélérateur une fois la roue du van au plus haut du trou tandis que Quentin continue de faire balancier. Ce dernier rush est épique mais salvateur. Enfin, le van s’extrait de sa prison de sable dans un vrombissement assourdissant et de grosses volutes de fumées. Le soulagement est immense même si une certaine inquiétude nous gagne quant à l’état du van après cette aventure. Au final, 2h30 auront fallu pour sortir de ce bourbier !! Nous qui voulions partir rapidement… Et bien c’est plutôt raté !

Little Desert, lieu de l'embourbement maximal

     Comme nous sommes sales avec cette histoire de van et qu’il fait chaud de manière continu, on teste pour la première fois notre douche solaire (de l’eau dans un sac noir en gros) et c’est plutôt sympa de ne pas avoir de l’eau froide. On en profite également pour faire une grande lessive. Le temps de manger et il est déjà 16h ! On n’a pas encore bougé d’un iota qu’on est déjà en fin d’aprèm ! Tant pis pour l’excursion dans Little Desert, on trace pour Mildura car il nous reste beaucoup de chemins à parcourir. Problème, arrivé à la première petite ville de Nhill, on ne sait pas par où aller car notre carte n’est pas assez précise et aucun panneau ne mentionne la direction que nous voulons. Pour couronner le tout, nous sommes dimanche et y’a pas un chat dans la rue… Il y’a des jours comme ça où on ne fait que pédaler dans la choucroute !! Après une heure de recherche infructueuse, on tombe enfin sur une personne qui nous indique le bon chemin. On décolle véritablement à 17h40 alors que le soleil se couche à 18h30 ! On a gagné le droit de conduire une bonne partie de la nuit avant d’atteindre le dernier parc national avant Mildura, Hattah-Kulkyne.  La particularité de ce parc est qu’il regorge de lacs (23) et fais parti intégrante de la convention RAMSAR, protection de la faune et de la flore en zone humide. De nombreuses espèces d’oiseaux fréquentent ce lieu. En fin d’après-midi, nous débarquons à Mildura, ville fort sympathique de 30000 habitants. C’est à partir de là que nous comptons chercher notre premier travail dans le ramassage des citrons ou des pois.


 Douche solaire instalée

Hattah-Kulkyne et un de ses nombreux lacs

Le fameux Kookaburra au cri de singe

Arrivée sur Mildura


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